Flâner entre le rêve et le poème… Ouvrir la cage aux arpèges… Se noyer dans un mot… S'évaporer dans les ciels d'un tableau… Prendre plaisir ou parfois en souffrir… Sentir et ressentir… Et puis le dire – S'enivrer de beauté pour se forcer à croire !
Vieille femme gitane de la mer de l’île de Mabul – Malaisie (Photo National Geographic)
Méditation sur un visage J’ai douloureusement médité devant vous Et j’ai pleuré sur vous, vieille dame étrangère, Qui ne pouviez savoir ma jeunesse légère Occupée à fixer vos traits pâles et mous. Je m’étonnais si fort que vous fussiez rieuse, Moi qui d’abord pensais que vous n’aviez plus rien Ayant à tout jamais perdu l’unique bien D’être tentante, d’être étrange et vaporeuse. La vie est-elle donc moins dure qu’on ne croit, Puisqu’elle soigne encor comme une bonne mère, Qu’elle sait égayer cette vieillesse amère Où tout semblait devoir n’être que morne et froid ! Et pourtant avec quelle épouvante cachée Je regardais, songeant à la blancheur des lys De nos âges, la peau ravagée et tachée De ce masque qui fut jeune femme, jadis ! — Moi qui veux vivre jusqu’au bout ; est-il possible D’imaginer qu’ainsi je pourrai rire un jour Lorsque je n’aurai plus ce trésor indicible : L’audace, la beauté, l’entrain, l’orgueil, l’amour ?…
Je ne vois pas de poète qui ait porté aussi loin le besoin fou d’amour, la souffrance, la barbarie, l’injustice, mais en même temps l’éblouissement devant la beauté de la vie. En premier lieu, je voudrais parler de la conscience du temps chez Milosz, le temps comme de l’éternité volée.
Laurent Terzieff (1935-2010)
Quand elle viendra — fera-t-il gris ou vert dans ses yeux, Vert ou gris dans le fleuve ? L’heure sera nouvelle dans cet avenir si vieux, Nouvelle, mais si peu neuve… Vieilles heures où l’on a tout dit, tout vu, tout rêvé ! Je vous plains si vous le savez…
Il y aura de l’aujourd’hui et des bruits de la ville Tout comme aujourd’hui et toujours — dures épreuves ! — Et des odeurs, — selon la saison — de septembre ou d’avril Et du ciel faux et des nuages dans le fleuve ;
Et des mots — selon le moment — gais ou sanglotants Sous des cieux qui se réjouissent ou qui pleuvent, Car nous aurons vécu et simulé, ah ! tant et tant, Quand elle viendra avec ses yeux de pluie sur le fleuve.
Il y aura (voix de l’ennui, rire de l’impuissance) Le vieux, le stérile, le sec moment présent, Pulsation d’une éternité sœur du silence ; Le moment présent, tout comme à présent.
Hier, il y a dix ans, aujourd’hui, dans un mois, Horribles mots, pensées mortes, mais qu’importe. Bois, dors, meurs, — il faut bien qu’on se sauve de soi De telle ou d’autre sorte…
Mon sourire, ce petit morceau déjà visible de mon squelette.
Albert Cohen – ‘Belle du Seigneur’
Une réflexion de Montherlant sur le sourire.
Celui que l’on échange sans raison apparente avec des étrangers de rencontre ; celui qui, au fond de nous, apparaît pour nous interpeller ou nous sermonner, et qu’on gardera secret ; celui qui ne nous quittera pas toute l’éternité durant…
Et en filigrane de cette méditation le sourire du bouddha :
« le sourire de la pensée la plus profonde ».
Il m’est arrivé quelquefois, dans la rue, de surprendre une femme ou un enfant, des inconnus, qui, en me croisant, me souriaient. D’abord je restais interloqué. Puis je compris. Ils avaient vu sur mon visage un sourire inconscient, qu’ils avaient cru plus ou moins qui leur était adressé, et ils y répondaient.
Le « sourire de la pensée la plus profonde ».
Durant que j’écrivais ce livre, je ne cessais de sourire intérieurement.
C’était le sourire de ce que je n’y exprimais pas. J’espère qu’il ne s’est pas trahi.
Maintenant le livre est terminé. Et ce sourire s’accentue, tandis que je regarde mon œuvre. Que signifie-t-il ? Je préfère ne pas le dire.
Le sourire et le silence.
Bouddha respire une rose, se tait, et sourit. Ce sourire, le fin mot de tout. Les Grecs mêmes n’avaient pas trouvé cela. Jésus même n’avait pas trouvé cela. La nature l’avait trouvé : quand ils contemplent enfin librement ce qu’ils ont été, et ce qu’est le monde, les hommes, dans leurs cadavres, sourient.
Devenue reine d’Écosse après avoir tant exhorté son époux à commettre l’odieux régicide qui les a conduits tous deux sur le trône, Lady Macbeth, hantée par le remords et la culpabilité vient de se donner la mort.
Très affecté par cette nouvelle, le roi Macbeth délivre ces quelques réflexions intimes sur le sens de la vie dans un célèbre soliloque.
Roi et criminel, on n’en est pas moins homme :
MACBETH :
She should have died hereafter ; There would have been a time for such a word.— Tomorrow, and tomorrow, and tomorrow, Creeps in this petty pace from day to day, To the last syllable of recorded time ; And all our yesterdays have lighted fools The way to dusty death. Out, out, brief candle ! Life’s but a walking shadow ; a poor player, That struts and frets his hour upon the stage, And then is heard no more. It is a tale Told by an idiot, full of sound and fury, Signifying nothing.
Acte V, Scène 5.
MACBETH
Elle aurait dû attendre pour mourir ; Le moment serait toujours venu de prononcer ces mots. Demain, et puis demain, et puis demain, Glisse à petits pas de jour en jour, Jusqu’à la dernière syllabe du registre du temps ; Et tous nos hiers n’ont fait qu’éclairer pour des fous Le chemin de la mort poussiéreuse.
Éteins-toi, éteins-toi, courte flamme ! La vie n’est qu’une ombre errante ; un pauvre acteur Qui s’agite et se pavane son heure durant sur la scène Et puis qu’on n’entend plus ; c’est une fable Dite par un idiot, pleine de fracas et de fureur, Et qui ne signifie rien.
Le 23 janvier 2022, ému par la simplicité et la douceur bucolique du poème que je découvrais, j’adressais à son auteure, Barbara Auzou, sur son blog « Lire dit-elle », le commentaire suivant :
Après une après-midi de lecture en boucle de ce poème, je ne résiste plus au désir de l’enregistrer, et donc de te demander une nouvelle fois ton accord.
Ni date de réalisation, ni idée d’illustration pour le moment. Juste ma conviction que la poésie est faite pour être dite et que l’émotion se nourrit du partage.
Si seulement Dieu avait fait notre monde aussi parfait que Bach a fait le sien divin !
Cioran – Le livre des leurres (1936)
Jean Sébastien Bach
« Die Seele ruht in Jesu Händen » – Cantate BWV 127
Marie Louise Werneburg – Soprano
Bach-Collegium Berlin
Achim Zimmermann – Direction
Die Seele ruht in Jesu Haenden, Wenn Erde diesen Leib bedeckt. Ach ruft mich bald, ihr Sterbeglocken, Ich, bin zum Sterben unerschrocken, Weil mich mein Jesus wieder weckt.
Mon âme repose dans les mains de Jésus, Bien que la terre recouvre ce corps. Ah, appelez-moi bientôt, cloches funèbres, Je ne suis pas terrifié de mourir Puisque mon Jésus me réveillera à nouveau.
∑
Nous sommes ceux qui viennent après. Nous savons désormais qu’un homme peut lire Goethe ou Rilke, jouer des passages de Bach ou de Schubert, et le lendemain matin vaquer à son travail quotidien, à Auschwitz.
George Steiner – « Langage et silence » – 1969
Jean Sébastien Bach
« Die Seele ruht in Jesu Händen » – Cantate BWV 127 Transcription pour piano : Harold Bauer (1873-1951)
Barbara Auzou Publié le 29/11/2021 sur LIRE DIT-ELLE
La poésie de Barbara Auzou est toute imprégnée de nature et de bonheur d'être, de fragrances de vie que chaque souffle de vent, d'où qu'il vienne, pousse vers le cœur. La générosité de ses mots souvent trouve sa source dans l’œuvre d'autres artistes, peintres ou sculpteurs qui ont su toucher son âme. René Char et quelques autres de ses illustres prédécesseurs en poésie ont pris soin d'éclairer son chemin... Chaque entrée dans l'un de ses poèmes est le commencement d'un heureux voyage dans l'univers du sensible et du subtil.
Barbara possède le don ultime que seuls les vrais poètes reçoivent, celui de nous aider à devenir voyants.
Et tout d’un coup le souvenir m’est apparu. Ce goût c’était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin, à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l’heure de la messe), quand j’allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m’offrait après l’avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul.
[…]
Mais, quand d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir.
Marcel Proust (« Du côté de chez Swann »)
Ψ
Sont-ils nombreux les chemins qui mènent au souvenir des êtres chers disparus : prière chuchotée à la flamme tremblotante d’une bougie, pierre blanche déposée sur le marbre défraîchi d’une tombe, fleur séchée retrouvée entre les vers surannés d’un vieux poème, arôme proustien d’un dernier café ensemble partagé…
Seul, retiré dans la paisible indolence d’un temple de nature, l’excellent guitariste mexicain Pablo Garibay fait tendrement frissonner les cordes de son instrument aux harmonies aromatiques du souvenir d’un dernier café qu’ils burent ensemble, son père et lui.
Suave méditation !
« El último café juntos »
(Notre dernier café ensemble)
Compositeur Simone Iannarelli
(Professeur de guitare né à Rome, enseignant à l’université de Colima, au Mexique)
Rembrandt – Philosophe en méditation – 1632 (Louvre)
L’ignorant
Plus je vieillis et plus je croîs en ignorance, plus j’ai vécu, moins je possède et moins je règne. Tout ce que j’ai, c’est un espace tour à tour enneigé ou brillant, mais jamais habité. Où est le donateur, le guide, le gardien ? Je me tiens dans ma chambre et d’abord je me tais (le silence entre en serviteur mettre un peu d’ordre), et j’attends qu’un à un les mensonges s’écartent : que reste-t-il ? que reste-t-il à ce mourant qui l’empêche si bien de mourir ? Quelle force le fait encor parler entre ses quatre murs ? Pourrais-je le savoir, moi l’ignare et l’inquiet ? Mais je l’entends vraiment qui parle, et sa parole pénètre avec le jour, encore que bien vague :
« Comme le feu, l’amour n’établit sa clarté que sur la faute et la beauté des bois en cendres… »
… des oiseaux perdus dans la torpeur d’une forêt très sombre pendant les heures les plus chaudes de l’été. (Ravel – 1928)
N’y a-t-il pas dans cette magnifique interprétation, en kimono, des « Oiseaux tristes » de Ravel, ce petit supplément de justesse de ton et de méticulosité du regard, propre à l’approche extrême-orientale, qui, observé depuis les méandres de nos esprits occidentaux, semble toujours mieux éclairer les profondeurs de la méditation ?
Madoka Fukami interprète Miroirs(1904-1906) de Maurice Ravel :
II. Oiseaux tristes
Quelle satisfaction pour Maurice Ravel, âgé de 30 ans à peine, d'apprendre que son illustre aîné Claude Debussy vient d'exprimer son profond désir d'écrire une musique "improvisée, ... détachée d’un cahier d’esquisses" ! Et pour cause... il est lui-même tout à la transcription d'une impression sonore qu'il a ressentie lors d'une promenade en forêt de Fontainebleau, en entendant un merle chanter. Il compose "Oiseaux tristes".
Bien qu'il récuse régulièrement l'emploi de l'épithète "impressionniste" appliquée à la musique, préférant en abandonner l'usage à l'univers de la peinture, c'est bien dans un registre impressionniste, représentant des ambiances et des images, que Ravel choisit de composer, en ces années 1904-1906, les cinq pièces de "Miroirs".
"Oiseaux tristes", qui portera le numéro 2, en est sans doute l'illustration la plus significative : d'abord un chant d'oiseau solitaire, comme un appel, dans la tiède et humide atmosphère d'un épais sous-bois, suivi d'autres chants peut-être, d'autres vols, courts, tout aussi solitaires, sans relation établie. La partie centrale du mouvement plus dynamique et plus riche harmoniquement voudrait aider quelques rayons de lumière à traverser la canopée, mais l'humeur mélancolique finit désespérément par épouser la sombritude du lieu, faisant dire à quelque critique musical que le jeune compositeur avait écrit là son œuvre la plus sombre et la plus dépressive.
Sanctuaire de Kamishikimi Kumanoimasu – forêt de Takamori Machi (île de Kyushu – Japon)
[…] – Courons vers l’horizon, il est tard, courons vite, Pour attraper au moins un oblique rayon !
Mais je poursuis en vain le Dieu qui se retire ; L’irrésistible Nuit établit son empire, Noire, humide, funeste et pleine de frissons ;
Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage, Et mon pied peureux froisse, au bord du marécage, Des crapauds imprévus et de froids limaçons.
Charles Baudelaire – « Les Épaves » – « Le coucher du soleil romantique »
Écrasée par l’inexorable marche de la nuit, la lumière abdique.
Les dernières ombres, craintives, allongent déjà leurs pas de fuite vers l’infini… Orgueilleux rebelles, quelques brandons à l’horizon s’acharnent encore, pour tenter de ralentir la lente procession des ténèbres, à projeter contre elle leurs rousseurs moribondes avant de se recroqueviller, vaincus et résignés, sous l’écrasant linceul de cendres que le ciel implacable déploie.
Hypnotique émerveillement du couchant ! Mystique du crépuscule !
Le temps s’évanouit dans le temps.
Tout s’accomplit dans la transfiguration de cette extrême et prodigieuse seconde d’adieu où, confondus en une androgynie parfaite, la fin et le commencement mutuellement s’engendrent.
À cet instant, tout en moi pourrait crier : « je crois ! ».
∞
Émile Nolde
Tout s’en va ! Le soleil, d’en haut précipité,
Comme un globe d’airain qui, rouge, est rejeté Dans les fournaises remuées,
En tombant sur leurs flots que son choc désunit
Fait en flocons de feu jaillir jusqu’au zénith L’ardente écume des nuées.
Victor Hugo – « Soleils couchants » in « Les Feuilles d’Automne »
Frédéric Chopin par Henri Lehmann – Paris avril 1847
J’ai qualifié les Préludes de remarquables. J’avoue que je me les figurais autres et traités comme ses Études, dans le grand style. C’est presque le contraire : ce sont des esquisses, des commencements d’études ou, si l’on veut, des ruines, des plumes d’aigle détachées de toutes les couleurs sauvagement agencées. Mais chaque morceau présente la carte de visite d’une fine écriture perlée : « de Frédéric Chopin » ; on le reconnaît à sa respiration haletante. Il est et demeure le plus pur esprit poétique du temps. Ce cahier contient aussi du morbide, du fiévreux, du repoussant. Que chacun y cherche ce qui lui convient et que le Philistin se tienne à l’écart.
Robert Schumann (1839)
Yuja Wang en récital à La Fenice de Venise le 3 avril 2017
— Sur YouTube il est possible de faire une écoute sélective —
Chaque note décisive n’est atteinte qu’on ne l’ait d’abord circonvenue, par une approche exquise qui la fait espérer et qui la laisse attendre. J’aime que ces premières mesures de découverte soient quelque peu hésitantes encore, et comme de qui n’ose oser, puis s’abandonne à cette effusion charmante où la surabondante joie se mêle à la mélancolie ; puis tout se fond dans la caresse pour un amoureux abandon.
André Gide – « Notes sur Chopin » (Prélude en sol bémol majeur) – L’Arche éditeur. Page 110 – [vidéo : 15’05]
∞
Chacun d’eux prélude à une méditation ; ce ne sont rien moins que des morceaux de concert ; nulle part Chopin ne s’est montré plus intime. Chacun d’eux, ou presque (et certains sont extrêmement courts), crée une atmosphère particulière, pose un décor sentimental, puis,
s’éteint comme un oiseau se pose. Tout se tait.
Ibid – Pages 28-29
Décidément, le piano ne devrait pas quitter la chambre !
Une semaine plus tôt, le 27 mars 2017, Yuja donnait ce même récital dans la grande salle Pierre Boulez (2400 places)* de « La Philharmonie » à Paris. J’y étais, et installé à une place de premier choix (à en croire sa catégorie et son prix), réservée longtemps à l’avance. — Quand on aime...
Mais mon bonheur, hélas, ce soir-là, n’atteignit pas les sommets qui lui étaient promis : jamais, même du temps où, étudiant, les salles de concert ne m'ouvraient que leurs étages supérieurs, le piano ne m’était apparu aussi peu impressionnant, l'interprète aussi minuscule, ses doigts, pour ce que je pouvais en apercevoir, aussi petits ; quant aux expressions de son visage et aux mouvements de son corps... L'imagination n'est jamais aussi féconde que lorsque nous fermons les yeux.
Jamais le son du piano, bien que l'acoustique ne manquât pas de qualité, ne m'avait semblé parvenir d’aussi loin jusqu’à mon fauteuil. Par chance, la salle était recueillie.
Le piano seul, nolens volens, est fait pour la « chambre », comme ses complices, le violon et le violoncelle d’ailleurs, quand ils choisissent d'être solitaires ; pas pour le « stade », fût-il construit à prix d’or par les plus qualifiés des architectes-acousticiens.
Et si les Préludes de Chopin sont au programme...!
Confidents et intimes, ils appellent l'auditeur à une telle proximité avec le couple instrument/interprète que sortir ce tandem de son salon pourrait bien passer déjà pour une forme d'hérésie.
Pourquoi donc ne pas réserver plutôt ces grandes salles modernes aux tonitruances magnifiques des Carmina Burana, à la générosité mystique des chœurs brucknériens, ou encore aux infinités symphoniques d'un Beethoven emporté, l'espace leur convient si bien ?
Alors merci au Teatro La Fenice qui a partagé cette vidéo sur la toile.
— "Musique restituée n'est pas musique vivante !" me dira alors, avec raison, une moue un rien dédaigneuse.
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— "Certes ! Mais...Plaisir restitué vaut autrement plus qu'attente déçue ou trompée !", lui répondra mon large sourire ému et satisfait !
* La Fenice : 1000 places