Pour mon ami Stéphane C.
Et tout d’un coup le souvenir m’est apparu. Ce goût c’était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin, à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l’heure de la messe), quand j’allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m’offrait après l’avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul.
[…]
Mais, quand d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir.
Marcel Proust (« Du côté de chez Swann »)
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Sont-ils nombreux les chemins qui mènent au souvenir des êtres chers disparus : prière chuchotée à la flamme tremblotante d’une bougie, pierre blanche déposée sur le marbre défraîchi d’une tombe, fleur séchée retrouvée entre les vers surannés d’un vieux poème, arôme proustien d’un dernier café ensemble partagé…
Seul, retiré dans la paisible indolence d’un temple de nature, l’excellent guitariste mexicain Pablo Garibay fait tendrement frissonner les cordes de son instrument aux harmonies aromatiques du souvenir d’un dernier café qu’ils burent ensemble, son père et lui.
Suave méditation !
« El último café juntos »
(Notre dernier café ensemble)
Compositeur Simone Iannarelli
(Professeur de guitare né à Rome, enseignant à l’université de Colima, au Mexique)
Magnifique et que bel auditorium.
Grand merci à vous Lelius une fois encore 🙏✨✨✨
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Quel auditorium, en effet ! N’y sont admises que les âmes sensibles… Votre place permanente y est évidemment réservée « ultra terminum ».
Merci à vous !
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