Flâner entre le rêve et le poème… Ouvrir la cage aux arpèges… Se noyer dans un mot… S'évaporer dans les ciels d'un tableau… Prendre plaisir ou parfois en souffrir… Sentir et ressentir… Et puis le dire – S'enivrer de beauté pour se forcer à croire !
Cette fête du corps, devant nos âmes, offre lumière et joie.
Paul Valéry (à propos de la danse)
Marianela Nuñez (Kitri) et Vadim Muntagirov (Basilio) dansent le pas de deux de l’Acte III du ballet « DON QUICHOTTE »* sur la scène du « Royal Ballet » :
Grâce à l’habile intervention de Don Quichotte, auprès du père de Kitri et auprès de l’époux que celui-ci voulait lui imposer, ces deux jeunes amants ont enfin pu s’unir ainsi qu’ils le souhaitaient. Ils ne boudent pas leur joie…
Partagée au travers d’un aussi grand talent fait d’autant de grâce que de maîtrise, leur exultation ne tarde pas à porter notre bonheur de les admirer aux confins de l’extase.
Puissions-nous ne jamais perdre conscience de l'immense privilège qui nous est donné de pouvoir côtoyer la beauté d'aussi près !
Puissent ceux qui nous succèdent en mesurer la juste valeur, l'entretenir et le transmettre !
* Chorégraphie de Marius Petipa – Musique de Ludwig Minkus – 1869
Le ragtime est la musique sur laquelle Dieu danse quand personne ne le regarde.
Alessandro Barrico (‘Novecento : pianiste‘)
… Never play ragtime fast at any time.
Scott Joplin
Mais oui, tu connais la musique de Scott Joplin, le ragtime ! Un montage photo bidouillé à la hâte et quelques notes de piano à rouleau et ta mémoire fera le reste :
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Ce que tu ne sais peut-être pas, c’est que le célébrissime Royal Ballet de Londres a dansé et danse encore sur les thèmes joyeusement syncopés du ragtime de Scott Joplin et de quelques-uns de ses contemporains du début du XXème siècle.
Kenneth MacMillan 1929-1992
C’est Kenneth MacMillan, alors directeur artistique de la Compagnie depuis 1970, qui, en 1974, réalise ce court spectacle haut en couleur, Elite Syncopations, sortant la troupe des conventions traditionnelles du ballet classique où elle excelle.
Pas d’intrigue véritablement, mais une succession de tableaux aux couleurs vives que l’on pourrait volontiers situer dans un bar douteux du delta du Mississippi au début du siècle dernier. Les personnages, en tenues flamboyantes, flirtent, se toisent, s’observent les uns les autres et dansent crânement à tour de rôle, chacun montrant à ses rivaux la hauteur de son talent.
Le talent, la scène du Covent Garden en regorgeait déjà le 7 octobre 1974 pour la première…
Le temps ne lui a rien fait perdre :
Juges-en par cette lente et superbe « rag-waltz » dansée il n’y a pas si longtemps par la divine Sarah Lamb et le sémillant Valeri Hristov, « Bethena, a Concert Waltz », morceau écrit par Scott Joplin en 1905.
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Et plein écran, bien sûr, pour un grand salut radieux à toute la Compagnie :
Cette fête du corps, devant nos âmes, offre lumière et joie.
Pour que chacune et chacun reçoive à travers cette citation, empruntée à Paul Valéry à propos de la danse, la sincère expression de mes vœux de lumière et de joie à l’occasion de la nouvelle année, il me fallait nécessairement offrir à vos âmes cette fête du corps.
Alors en voici une des plus belles : Aurore, Marianela Nunez, recevant l’hommage de ses prétendants dans le « Grand adage à la rose » du ballet de Marius Petipa, « La Belle au Bois Dormant ».
Puissent la grâce, l’équilibre, l’énergie, la légèreté et le sourire de cette merveilleuse étoile inspirer votre année 2021 !
Une poupée au pied du sapin. Formidable ! Mais deux !…
Une qui chante, et l’autre qui danse. Le comble du bonheur !
Merci cher Père Noël pour autant de générosité !
Avoir gardé si longtemps son âme d’enfant – élégant euphémisme pour « retomber en enfance » – mérite bien double récompense après tout.
Il ne me reste plus, comme le font tous les enfants, qu’à mettre en scène, sans tarder, mes histoires d’amour avec mes deux marionnettes.
Je vais m’inventer avec chacune d’elles une aventure que personne n’aura imaginée avant moi. – Hé ! Pas de mauvaise interprétation, je vous prie ! Don Juan est déjà mort depuis longtemps, à mon âge…
Si j’appelais celle qui chante Olympia ?
… Et celle qui danse Coppélia ? – Original, non ?
Alors on dirait d’abord… par exemple, qu’Olympia est la « fille » d’un certain Docteur Spalanzani, alchimiste aussi malicieux qu’ingénieux. Qu’à l’occasion d’une soirée un peu arrosée, le fameux docteur me la présente, non sans m’avoir fait chausser auparavant de bien particulières lunettes. Si la conversation de la jeune fille n’a, certes, rien de fascinant, sa beauté m’éblouit ; et je ne tarde pas à être sous le charme de ses vocalises suraigües.
Me voilà amoureux.
L’écouter c’est l’aimer. Assurément ! La preuve !
Mais voilà, les lunettes auront servi à créer l’illusion, la belle jeune fille n’était qu’une poupée. Et moi un grand naïf.
Mais ne vous méprenez pas ! Si vous pensez à l’Olympia qui fit un jour tourner la tête du poète Hoffmann dont Offenbach se plaît à nous raconter l’histoire, soyez certains que ce n’est là qu’une incroyable coïncidence…
Car mon Olympia à moi n’est pas cassée en mille morceaux, elle chante encore au pied de mon sapin.
« Les oiseaux dans la charmille » (« Les Contes d’Hoffmann »)
Maria Aleida (soprano)
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De celle qui danse, que j’ai nommée Coppélia, on dirait que c’est ma propre « fille ». Je serais ainsi le vieux Coppélius, fabriquant d’automates et n’aurais qu’un seul désir, donner la vie à ma créature, la doter d’une âme.
J’aurais, à cet effet, décidé d’utiliser le flux vital de ce jeune curieux, Frantz, qui se serait introduit chez moi et que j’aurais endormi.
Oh ! Joie ! Mon stratagème magique marcherait. Ma Coppélia s’animerait enfin… Voyez comme on danse !
Sauf que je ne tarderais pas à apprendre la supercherie : Swanilda, la fiancée jalouse du jeune Frantz, aurait pris la place de ma poupée chérie.
Inutile, bien sûr, de vous préciser que mon histoire n’a rien à voir avec un célèbre ballet classique où la pauvre Coppélia, ayant subi la colère de Swanilda, rejoint, brisée, en pièces détachées, l’atelier du brave Coppélius.
Regardez, assise au pied de mon sapin, ma Coppélia se repose.
Sa jambe ne vient-elle pas de bouger ?
« Coppélia » (Ballet – Acte II) – Carlos Acosta et Leanne Benjamin
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C’est bon de croire encore au Père Noël, si tard dans la vie ; ça développe l’imagination, n’est-ce pas ? Surtout un 25 décembre… quand est permis le mensonge enchanté.
Seule une débauche désordonnée me donne un appréciable plaisir. — Georges Bataille – « Ma mère »
Côtoyer l’excès pour trouver la liberté. — Marquis de Sade
Trop discrète ? Trop pudique ? Intimidée sans doute ?
Encore sous l’emprise des vieux tabous de l’éducation bourgeoise d’un autre siècle ? Victime du regain de puritanisme de nos temps trop modernes ?
Maîtresse en l’art de l’hypocrisie…? Dissimulatrice perverse ?
Émoustillée peut-être par cette coquetterie toute féminine qui sait combien secret et sous-entendu aiguillonnent les curiosités libidineuses ?
Ah ! Simplement découragée, prétendez-vous modestement, par l’insuffisance de vos propres mots pour exprimer, comme elles le méritent, les mille saveurs de ces libertinages avec l’élégance et la subtilité de ceux qui vous les ont, un jour, inspirés au détour d’une bibliothèque, le raffiné Pierre Louÿs ou la scandaleuse « Madone de Saint-Clitoris », Anaïs Nin.
Bref ! Vous croyez, charmante Elvire, que votre silence, quelle qu’en soit sa raison, gardera secrets les dévergondages de votre nuit dernière entre adultes consentants.
Comme vous faites erreur ! Big Brother a les photos…!
Mieux, la vidéo !
Ah ! Quand la virtuosité devient licencieuse !
Quand le libertinage tourne à la maitrise !
Quand l’orchésographie* flatte le branle coupé** !
* « Manière d’écrire les danses en indiquant en signes conventionnels les pas sous les notes de musique d’une partition. (Le premier essai en fut tenté par Thoinot Arbeau dans son Orchésographie [1588].) » – Larousse
** Les branles coupés sont « composés et entremêlés de doubles, de simples, de pieds en l’air, de pieds joints et sauts », écrit Arbeau. Ils sont agencés en suites de danses et les musiciens les appellent branles de Champagne coupés, branles de Hainaut, branles d’Avignon, etc. – Wikipédia
Freedom Ballet (le bien nommé !)
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II/ Banalité du jour
Et ne croyez pas que les choses en restent là !
Chaque minute – routinière ou improvisée – de votre journée, depuis l’instant où vous dévoilez difficilement votre premier œil à la lumière, est espionnée et enregistrée…
La preuve !
Au B.B.C.G.S.O* vos vidéos font un tabac.
*Big Brother Central and General Supervisory Office
(Bureau Central et Général de Surveillance de Big Brother)
Un conseil :
Ne cessez jamais de sourire… les caméras sont partout !
Et… S’il vous plaît
Dansez ! Dansez ! Dansez !…
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L’imagination introduit l’étrange dans le quotidien, le rêve dans la réalité, l’inattendu dans l’évidence, la vie dans le théâtre. — Arrabal
Ne sentez-vous pas que la danse est l’acte des métamorphoses ?
Paul Valéry
Il faut apprendre à être touché par la beauté, par un geste, un souffle, pas seulement par ce qui est dit et dans quelle langue, percevoir indépendamment de ce que l’on « sait ».
Pina Bausch
L’amour n’est pas un feu qu’on renferme en une âme :
Tout nous trahit, la voix, le silence, les yeux,
Et les feux mal couverts n’en éclatent que mieux.
Jean Racine – Andromaque (Acte II / Scène 2 – Oreste)
Ω
— Transcendance de l’amour quand l’élégance de la musique fusionne dans l’harmonie d’un même élan la passion des corps et la profondeur des sentiments.
— Transcendance de la beauté quand l’amour se pare de l’éclat conjugué de deux étoiles : attraction gravitationnelle réciproque de la grâce pure et de la force maîtrisée.
Chorégraphie et livret : Youri Grigorovitch (né en 1927)
Musique : Aram Katchatourian (1903-1978)
Ballet du Bolchoï
Anna Nikulina (Phrygia)
Mikhail Lobukhin (Spartacus)
Ω
Au début de l’Acte III du ballet éponyme, Spartacus, libre désormais grâce à sa victoire dans son duel avec Crassus, s’empresse de retrouver Phrygia qui n’osait même plus nourrir l’espoir de le revoir. Et c’est l’occasion d’un superbe et émouvant « pas de deux » dansé sur les harmonies pathétiques d’un mouvement « Adagio ». Le lyrisme et la subtilité d’un tel moment de paix agissent comme un contraste enchanteur – et nécessaire – avec la multitude des tableaux bondissants et musclés qui caractérisent ce légendaire ballet guerrier.
Synopsis :
Crassus, consul romain triomphant, revient à Rome glorifié de ses brillantes conquêtes. Parmi les esclaves qu'il ramène, le roi de Thrace, Spartacus, et sa belle et vertueuse épouse Phrygia.La défaite est rude pour Spartacus : Phrygia doit rejoindre le harem des concubines de Crassus et lui-même est enrôlé de force dans la troupe inhumaine des gladiateurs. Lors d'un combat dans l'arène, il tue l'un de ses plus proches compagnons. C'en est trop. Le noble Spartacus décide de se rebeller et fomente un soulèvement des esclaves que l'histoire appellera la "Troisième Guerre Servile".Victorieux du combat singulier qui l'oppose à Crassus, Spartacus choisit, généreux, de laisser la vie sauve à son adversaire romain qui, au final, ne tiendra aucun compte de la mansuétude de ce noble guerrier. L'odieux Crassus ordonnera en effet à ses centurions de crucifier le valeureux sur la pointe de leurs lances.
Si, dans 365 jours, nous pouvons, les uns et les autres, employer à propos de notre année 2018 finissante, les mêmes qualificatifs que ceux que nous inspire cette charmante scène du célèbre ballet « Casse-Noisette », dansée avec autant de fraicheur que de talent par cette jeune ballerine, assurément graine de danseuse étoile, incarnant le personnage de la petite Masha – encore nommée Clara ou Maria, selon le pays d’où l’on vient – mes vœux d’aujourd’hui n’auront pas été vains.
Comme elle nous aurons :
Θ ressenti la paix et la légèreté heureuse de l’enfance ;
Θ retrouvé la joie de nous émerveiller de la simplicité des choses pour mieux nous enivrer des beautés du monde ;
Θ su faire jaillir de nous le talent et la grâce qui conduisent au succès nos projets les plus fous ;
Θ dompté nos craintes et réveillé le courage et l’énergie qui triomphent des inévitables fâcheux ;
Θ dédaigné avec humour ou espièglerie, pour mieux les écraser, les contrariétés qui parfois nous assaillent ;
Θ et nourri, pour illuminer nos lendemains, les mille promesses flatteuses dont nous sommes porteurs.
Mais, à l’instar de ce bienveillant grand-père vis à vis de sa petite-fille, nous aura-t-il fallu, nous aussi, veiller assidument sur les premiers pas de notre nouvel an.
Puissions-nous tous caresser en 2018 le bonheur que nous méritons !
Allez ! Il faut bien le reconnaître, sans pour autant écorner l’admiration que nous portons à ces prodigieuses étoiles de la danse classique, leurs sourires — quand, bien sûr les rôles les commandent — sur les scènes de ballets d’où l’éclat de leurs talents nous extasie, sont bien souvent trop convenus, voire parfois figés, au risque, lors de nombreuses représentations, de cantonner quelque peu nos émotions à leur seule virtuosité.
Il faudrait, pour leur en tenir rigueur, ignorer combien la danse est exigeante, quelle discipline, quels efforts extrêmes elle impose sans relâche au petit rat comme au danseur étoile pour un flirt avec l’excellence. Et comme parfois — la plupart du temps — le corps doit taire ses douleurs…
Alors oui, le sourire est toujours un peu crispé, certes, quand chaque pas doit flotter dans des œufs à la neige, quand chaque saut doit être vol d’aigle ou de papillon, et chaque geste, jusque dans ses plus infimes articulations, une grâce.
Don Quixote – Carlos Acosta & Marinela Nunez – Royal Opera House 2014-2015 (Photo Dave Morgan)
Mais le miracle n’est pas exclu et notre bonheur de spectateur alors atteint son apogée. Dans ces rares moments, le talent, le brio, la maîtrise et la grâce, se rehaussent d’inattendues qualités : la spontanéité de l’instant, la joie de jouer, de danser ensemble, la sincérité d’un moment d’exaltation partagée. La circonstance n’oblige plus le sourire, elle le provoque, vraiment, réellement. La discipline se fait amusement, la technique, badinage.
Le ballet tout entier se dégèle enfin ! Le spectateur exulte !
Bouderions-nous ce plaisir exquis au prétexte qu’il est inhabituel, « hors normes » ? Certes non ! Mille fois non, quand demeure intacte l’âme du ballet !
Ce plaisir peu commun nous le devons au talent de deux formidables danseurs et de toute la troupe du Royal Ballet sur la scène du Royal Opera House, fin 2014 – début 2015. Ils dansent Don Quichotte, ballet de Maurice Petipa, indéniablement attaché au répertoire classique du XIXème siècle, et inspiré par l’œuvre célèbre de Cervantès. Un ballet de comédies et de feux d’artifice techniques.
Le vieux chevalier romantique Don Quichotte invente des histoires pour accomplir son besoin d’aventures chevaleresques. Il rencontre les jeunes amoureux Kitri et Basilio, séparés par le père de Kitri, qui veut la marier à un riche propriétaire.Don Quichotte décide de leur venir en aide.
Extrait 1 : A la fin de l’acte I, Basilio et Kitri, sa bien aimée, dansent sur la place du village avant de s’échapper à la faveur de la grande animation qui y règne…
Extrait 2 : Entre braises et ombre, Kitri et Basilio dansent leur célèbre pas de deux. L’amour et la grâce se sont invités… le sourire aussi.
Chaque expérience de beauté, si brève dans le temps, tout en transcendant le temps, nous restitue chaque fois la fraîcheur du matin du monde.
François Cheng — « Cinq méditations sur la beauté »
Et si nous profitions de l’arrivée imminente du printemps pour échapper un instant à l’insipide ennui et au pessimiste patent de nos temps incertains et nous offrir une petite récréation. Joyeuse, colorée, fraîche et gracieuse… Pas moins !
Elle est si lumineuse notre Swanilda (Natalia Osipova). Et coquine aussi ! Son fiancé s’est épris de Coppélia, la dernière création du vieux Coppélius, fabriquant passionné d’automates qui espère toujours donner une âme à chacune de ses créatures. Jalouse, elle prendra la place de sa rivale mécanique afin de surprendre Frantz, son naïf bienaimé, venu faire sa cour à Coppelia qu’il croit bien vivante.
Tout se terminera dans la bonne humeur, par un mariage évidemment !
Pour l’heure, Swanilda danse quelques variations sur la célèbre valse composée par Léo Delibes pour le non moins célèbre ballet. Elle nargue de son charme et de sa grâce, Coppelia figée, et pour cause, dans l’infini de sa lecture…
Et si nous ne sommes pas pressés de retourner jouer, nous aussi, les automates figés devant la boucle perpétuelle et vaine des débats vulgaires et inutiles de nos politiques pendards et de nos journalistes charognards, nous n’hésiterons pas à rester pour le finale en fête de ce ballet.
Un feu d’artifice de fouettés, sauts, pirouettes et autres entrechats que les prodigieux virtuoses du Bolchoï, danseurs et danseuses, nous offrent avec une élégance rare et une sincère générosité — Ça nous change !
Car le poète est un four à brûler le réel. De toutes les émotions brutes qu’il reçoit, il sort parfois un léger diamant d’une eau et d’un éclat incomparables. Voilà toute une vie comprimée dans quelques images et quelques phrases. Pierre Reverdy