Au pied d’un seul arbre XLVII

Au pied d’un seul arbre XLVII

avec l’âge nous éloignant

de l’emphase

de la vanité des printemps

on ose un buisson d’abandon

repu de trop de guerres

des bousculades simples de la vie

des moins simples aussi

qui laissent des échardes

dans le bois tendre de l’enfance

enduit de soleils

que ne survolent plus que des avions

dorés

et dans la part restante du souffle tournée

en aile

on a soudain la vision du port

de l’eau vive et celle de l’embarcadère

l’horizon s’étend géographie évolutive

quand les pensées se resserrent

on tempère ses ravissements

on couve ses merveilles

dans le nid d’un nouveau discernement

posé sur un grand reposoir en plein ciel

tu m’aimes là où tu ne m’attendais pas

je n’attendais pas davantage le poème

toujours plus nu de nos jours ensemble

Barbara Auzou
Publié le 29/11/2021 sur  LIRE DIT-ELLE

La poésie de Barbara Auzou est toute imprégnée de nature et de bonheur d'être, de fragrances de vie que chaque souffle de vent, d'où qu'il vienne, pousse vers le cœur. La générosité de ses mots souvent trouve sa source dans l’œuvre d'autres artistes, peintres ou sculpteurs qui ont su toucher son âme. René Char et quelques autres de ses illustres prédécesseurs en poésie ont pris soin d'éclairer son chemin... Chaque entrée dans l'un de ses poèmes est le commencement d'un heureux voyage dans l'univers du sensible et du subtil. 
Barbara possède le don ultime que seuls les vrais poètes reçoivent, celui de nous aider à devenir voyants.