Que Dieu me protège ! s’écria Sancho, n’avais-je pas prévenu Votre Grâce de bien prendre garde ? Ne l’ai-je pas avertie que c’étaient des moulins à vent et que, pour s’y tromper, il fallait en avoir d’autres dans la tête ?
Miguel de Cervantès
Don Quichotte
Le chevalier de l’éternelle jeunesse
Suivit, vers la cinquantaine,
La raison qui battait dans son cœur.
Il partit un beau matin de juillet
Pour conquérir le beau, le vrai et le juste.
Devant lui c’était le monde
Avec ses géants absurdes et abjects
Et sous lui c’était la Rossinante
Triste et héroïque.
Je sais,
Une fois qu’on tombe dans cette passion
Et qu’on a un cœur d’un poids respectable
Il n’y a rien à faire, mon Don Quichotte, rien à faire,
Il faut se battre avec les moulins à vent.
Tu as raison,
Dulcinée est la plus belle femme du monde,
Bien sûr qu’il fallait crier cela
à la figure des petits marchands de rien du tout,
Bien sûr qu’ils devaient se jeter sur toi
Et te rouer de coups,
Mais tu es l’invincible chevalier de la soif
Tu continueras à vivre comme une flamme
Dans ta lourde coquille de fer
Et Dulcinée sera chaque jour plus belle.
