Leben wir denn, wir Menschen, um den Tod abzuschaffen? Nein, wir leben, um ihn zu fürchten und dann wieder zu lieben, und gerade seinetwegen glüht das bißchen Leben manchmal eine Stunde lang so schön.
Hermann Hesse – Der Steppenwolf
Vivons-nous donc, nous autres, pour nous débarrasser de la mort ? Non, nous vivons pour la craindre et aussi pour l’aimer, et c’est grâce à elle que ce petit bout de vie, quelquefois, l’espace d’une heure, brûle d’une flamme si belle.
Hermann Hesse – Le loup des steppes
Θ
Je la chante et, dès lors, miracle des voyelles
Il semble que la Mort est la sœur de l’amour

« Ne chantez pas la mort ! »
Ne chantez pas la Mort, c’est un sujet morbide
Le mot seul jette un froid, aussitôt qu’il est dit
Les gens du show-business vous prédiront le bide
C’est un sujet tabou pour poète maudit
La Mort… La Mort
Je la chante et, dès lors, miracle des voyelles
Il semble que la Mort est la sœur de l’amour
La Mort qui nous attend et l’amour qu’on appelle
Et si lui ne vient pas, elle viendra toujours
La Mort… La Mort
La mienne n’aura pas, comme dans le Larousse
Un squelette, un linceul ; dans la main, une faux,
Mais fille de vingt ans à chevelure rousse
En voile de mariée, elle aura ce qu’il faut
La Mort… La Mort
De grands yeux d’océan, la voix d’une ingénue,
Un sourire d’enfant sur des lèvres carmin,
Douce, elle apaisera sur sa poitrine nue
Mes paupières brûlées, ma gueule en parchemin,
La Mort… La Mort
Requiem de Mozart et non Danse Macabre,
Pauvre valse musette au musée de Saint-Saëns,
La Mort c’est la beauté, c’est l’éclair vif du sabre,
C’est le doux penthotal, de l’esprit et des sens,
La Mort… La Mort
Et n’allez pas confondre et l’effet et la cause,
La Mort est délivrance, elle sait que le Temps
Quotidiennement nous vole quelque chose,
La poignée de cheveux et l’ivoire des dents
La Mort… La Mort
Elle est euthanasie, la suprême infirmière,
Elle survient à temps, pour arrêter ce jeu,
Près du soldat blessé dans la boue des rizières,
Chez le vieillard glacé dans la chambre sans feu
La Mort… La Mort
Le Temps c’est le tic-tac monstrueux de la montre,
La Mort, c’est l’infini dans son éternité.
Mais qu’advient-il de ceux qui vont à sa rencontre ?
Comme on gagne sa vie, nous faut-il mériter
La Mort… La Mort… La Mort ?

Bien possible qu’elle soit la sœur de l’amour.
Ne me parlez pas de cage mais d’espaces infinis.
Merci à toi Lelius.
Je t’embrasse.
J’aimeAimé par 1 personne
« Espaces infinis » : que voilà une manière bien poétique d’évoquer le Néant…
Désormais, ma chère Barbara, pour répondre à la sempiternelle question « qu’est-ce que la poésie ? », je choisirai cette image…
Je pense depuis longtemps qu’il y a un lien fort et secret entre la poésie et la foi.
Je t’embrasse… avec un grand sourire poétique.
J’aimeAimé par 1 personne
Moi aussi mais je parlerais plus volontiers de mysticisme…
Je t’embrasse dans le même sourire.
J’aimeAimé par 1 personne
Voilà Lelius, Barbara, qui me rappelle la dernière fois que j’ai vu Ferré. Il en était bien près et j’ai souffert pour lui de sa difficulté à assurer cette dernière tournée à Paris. Les gens sortaient et j’avais mal pour lui. J’ai longtemps et toujours aimé Ferré… (et Caussimon dans ces paroles et d’autres). Quant à la mort, j’hésite entre le Néant et les Espaces Infinis … merci à vous deux de partager ce dialogue que vous entretenez si bien! Chantal Capelle
J’aimeAimé par 2 personnes
… Et merci à vous de participer si chaleureusement à cet échange !
Et si , au fond, la véritable substance poétique était, justement, cette hésitation, ce balancement de la psyché entre deux hypothèses invérifiables d’un même mirage…?
J’aimeAimé par 1 personne
Nous ne sommes pas là pour trouver des réponses heureusement
seulement pour faire pousser des fleurs sur nos chemins…
J’aimeAimé par 1 personne
… Des chrysanthèmes au demeurant, pour rester dans la thématique de ce billet ! 🤓
J’aimeAimé par 1 personne
moi je mets des fleurs des champs sur les tombes…
J’aimeAimé par 1 personne