Plus je la connaissais, plus je découvrais en elle de nouvelles qualités aimables. Son esprit, son cœur, sa douceur et sa beauté formaient une chaîne si forte et si charmante, que j’aurais mis tout mon bonheur à n’en sortir jamais.
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Pendant ce temps-là, notre mauvais génie travaillait à nous perdre. Nous étions dans le délire du plaisir, et le glaive était suspendu sur nos têtes.
Abbé Prévost – Manon Lescaut
Pendant les quelques semaines qui suivent leur première rencontre foudroyante dans cette sordide auberge où ni l’une ni l’autre n’auraient dû se trouver, les deux jeunes amants choisissent de se cloîtrer dans l’appartement parisien que loue Des Grieux pour abriter la passion naissante qu’il partage avec la charmante et volage Manon.
Le jeune couple, qui vient d’abandonner le fou projet d’un mariage, s’active à « frauder les droits de l’Église » de la plus belle des manières…
De la plus belle des manières chorégraphiques, ainsi qu’en 1974 Kenneth MacMillan, alors directeur artistique du Royal Ballet de Londres, avait écrit et monté pour la première fois ce joyau emblématique de la danse classique :
Marianela Nuñez (Manon) et Federico Bonelli (Des Grieux) partagent ce confinement aussi passionné qu’aérien sur la scène du Royal Opera House :
Est-il instant plus pathétique que celui qui enferme dans la furtive extase d’un baiser d’amour le sourire de la grâce et la noblesse des corps ?
Une réflexion sur “Confinés… passionnément”