Le soleil qui se lève chaque matin à l’est
et plonge tous les soirs à l’ouest
sous le drap bien tiré de l’horizon
poursuit son destin circulaire
cadre doré enchâssant le miroir où tremblent les reflets
d’hommes et de femmes jetés sur une ombre de terre
par l’ombre d’une main qui singe la puissance
D’occident en orient
un voyageur marchait
serrant de très près l’équateur
et remontant en sens inverse la trajectoire solaire
Ses regards agrippés aux forêts
peignaient leurs sombres chevelures
et ses mains balancées selon le mouvement de ses pieds
caressaient les lueurs à rebrousse-poil
comme s’il avait entrepris de forcer le cours de son destin
d’heure en heure et de jour en jour
en le prenant à contre-sens
De lieu en lieu
la nuit oisive le suivait
Au bruit de ses pensées
il la faisait danser ainsi que font les montreurs d’ours
et quand la bête lasse se couchait
hissée sur la boule du monde c’était l’aurore qui se montrait
nudité fine étincelante et blanche
[…]
Plus seul qu’un plomb de sonde
il courait l’univers
et partout son ombre le suivait
double de lui-même écrasé par la honte
de cette errance sans espoir dans une vie sans cœur…
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« La néréide de la mer rouge » (fragments)
Une réflexion sur “Destin”