Au bout des doigts… la voix !

Sabeth & Gabriel Pérez

Les professeurs de piano ont coutume d’exhorter leurs élèves à – belle image – « pétrir le son ».

Qui sait si les professeurs de chant de la Musikhochschule für Musik und Tanz de Cologne et ceux de la Manhattan School of Music n’ont pas, eux aussi, engagé leur talentueuse lauréate, la chanteuse Sabeth Pérez, à façonner virtuellement sur une harpe imaginaire glissée entre ses mains les gracieuses harmonies de sa voix et les rythmes jazzy ou latins qui les accompagnent ?

Ni l’œil, ni l’oreille n’auraient idée de s’en plaindre… Et puis, soyons rassurés, son compositeur de père veille depuis la anche de sa clarinette.

« Convertidos en perfume »
WDR Big Band
Gabriel Pérez (clarinette)
Sabeth Pérez (voix)

‘Bluesette’ : transgénérationnelle

On connait Toots le musicien, on connait moins Toots le compositeur. Sa célèbre « Bluesette » est en effet l’arbre qui cache une forêt de plus d’une centaine de compositions à découvrir ou redécouvrir. Toots y mélange les styles avec brio tout en s’inspirant de sa longue pratique de l’improvisation, inextricablement liée à la composition dans le jazz.

Toots Thielemans (Belgique) 1922-2016

En scène jusqu’à 92 ans, Toots Thielemans, qui avait commencé sa carrière comme accordéoniste, puis comme guitariste, est finalement devenu harmoniciste. Et quel musicien ! Qui a traversé le jazz du XXème siècle en compagnie des plus grands, Charlie Parker, Ella Fitzgerald, Oscar Peterson, Count Basie, Lester Young, Bill Evans, Quincy Jones, évidemment, et autres Billie Holiday ou Léna Horne… Et tant d’autres encore, parmi lesquels l’inoubliable Miles Davis…

Parmi ses nombreuses compositions dont beaucoup sont devenues des « standards » du jazz qui figurent au répertoire de toute la galaxie, « Bluesette », écrite en 1962 pour l’harmonica chromatique est reconnue en quelque sorte comme la signature de l’artiste.

« Bluesette » accapare un peu trop l’attention, il est vrai. Mais ce morceau léger et souriant souffle à travers sa virtuosité une telle bonne humeur que les décennies l’ont porté avec bonheur jusqu’aux pupitres des jeunes musiciens d’aujourd’hui qui se l’approprient avec un talent certain dont le maître s’enorgueillirait sans doute.

Sarah McKenzie (Piano)

Hermine Deurloo (Harmonica chromatique)

Geoff Gascoyne (Contrebasse)

Donald Edwards (Batterie)

Dis papa ! Et pourquoi ? Et comment ?

A la naissance d’un enfant, si sa mère demandait à sa bonne fée de le doter du cadeau le plus utile pour lui, ce cadeau serait la curiosité.

L’enfance : l’enfer des questions.

Mais qui, des parents chargés d’y répondre ou de l’enfant à la curiosité insatiable, en subit des affres la plus grande oppression ?

Pour aborder un aussi sérieux sujet on pourrait aller chercher théories et conseils les plus éclairés chez Jean-Jacques Rousseau, chez Freud, Mélanie Klein, Bruno Bettelheim ou autre Françoise Dolto… Pas sûr, chers parents, que vous ne vous arrachiez pas les cheveux.

Ou bien – et ce serait nettement plus « funny » – swinguer, léger, avec ce standard du Jazz très inspiré du quotidien,

« Dat Dere »,

composé en 1960 par le pianiste Bobby Timmons, et pour lequel Oscar Brown Jr. a écrit les paroles… non sans l’aide de son fils…


Mais « standard » du jazz disions-nous ? Alors légende oblige !

« Dat Dere » par la crème des musiciens de jazz des années 1960 :

Charmante banalité d’automne

Il n’est pas d’art vrai sans une forte dose de banalité.
Celui qui use de l’insolite d’une manière constante lasse vite, rien n’étant plus insupportable que l’uniformité de l’exceptionnel.

Cioran – De l’inconvénient d’être né – 1973

Il me fallait bien ce solide encouragement de mon cher Cioran pour m’autoriser à ressortir des cartons – pour autant qu’elle y soit un jour entrée – cette banalité si éternellement charmante, « Les feuilles mortes ». qu’écrivit jadis Prévert sur une musique de Kosma, pour le film de Marcel Carné en 1946, « Les portes de la nuit » : 

C’est le Destin, incarné par Jean Vilar, rôle central et énigmatique, catalyseur des évènements, maître du temps et symbole de l’inexorable, qui entonne le thème à l’harmonica…

Quelqu’un ne prétendait-il pas qu’écrire, c’est transformer des abîmes de banalités en sommets mythologiques. S’il en fallait un témoignage…
Quel chemin en presque 80 ans, depuis le zinc d’un bistro parisien, pour ces « Feuilles mortes » que le vent du Nord a emportées certes, mais assurément pas dans la nuit froide de l’oubli. A travers la planète entière les déposant sur toutes les lèvres, et entre les doigts de tous les musiciens de tous les styles, indifférentes aux modes et aux temps. Simple banalité poétique et musicale, extraite d’un film mal accueilli à son époque, devenue succès planétaire, mythique.

Le Jazz n’a pas attendu pour les ériger en standard, tant de fois repris. Elles étaient il y a peu au Japon, et c’est entre batterie, piano et contrebasse qu’on les a surprises virevoltant au rythme des excellents musiciens du Osaka Jazz Channel.
Charmantes toujours nonobstant leurs humeurs :

Introverties : avec Yuka Yanagihara au piano, Yuu Miyano à la contrebasse, et à la batterie Takashi Kuge, animateur de la chaîne.

Extraverties : avec Yuu Miyano à la contrebasse, Takashi Kuge à la batterie, et Saori Kobayashi au piano

Fulgurances – XVII – Liberté !

Corey Butler (piano) & Jackie Richardson (voix)

‘Hymn to Freedom’

Cet hymne emblématique à la Liberté a été composé par le musicien de jazz canadien Oscar Peterson (1925-2007), en 1962, alors que la lutte pour les droits civiques s’intensifiait en Amérique du Nord.
Les paroles sont de Harriette Hamilton.

When every heart joins every heart and together yearns for liberty,
That’s when we’ll be free.

Si tous les cœurs se joignent à tous les cœurs et aspirent ensemble à la liberté,
Alors nous serons libres.

When every hand joins every hand and together moulds our destiny,
That’s when we’ll be free.

Si chaque main se joint à chaque main pour façonner ensemble notre destin,
Alors nous serons libres.

Any hour any day, the time soon will come when we will live in dignity,
That’s when we’ll be free.

Le temps viendra bientôt où à toute heure de chaque jour nous vivrons dans la dignité,
Alors nous serons libres.

When everyone joins in our song and together singing harmony,
That’s when we’ll be free.

Si tout le monde se joint à notre chant pour qu’ensemble en harmonie nous chantions,
Alors nous serons libres.

Fulgurances – XV – Studio for two

Ben Paterson (piano) & Luke Sellick (basse)

‘Just the way you are’
Billy Joel
(1977)

‘Solfeggietto’

Carl Philipp Emanuel Bach 1714-1788

— Moi, Carl Philipp Emanuel Bach, digne fils du grand Jean-Sébastien, claveciniste à la cour de Frédéric II pendant trente ans, j’ai composé à l’attention des apprentis clavecinistes un petit exercice, Solfeggio en Ut mineur. Si charmant qu’il a très vite reçu le doux diminutif de Solfeggietto.
C’est une petite pépite en forme de courte pièce à une voix, dédiée au développement de l’agilité des dix doigts et de la transparence dans l’alternance des mains.
Sa difficulté vient en vérité du tempo prestissimo que suppose le mouvement.
J’avais à coeur de voir comment les « pianistes » de votre siècle, assis devant leurs monstres noirs aux dents blanches, traitaient ma modeste partition.

♦ Les jeunes apprentis virtuoses, d’abord, comme cette petite fille sérieuse et douée :

♦ Les virtuoses accomplis, qui ont dix doigts à chaque main, comme Shani Diluka, pianiste monégasque qui, me dit-on, ne compte plus ni les maîtres incontestés qui l’ont accompagnée, ni les partenaires prestigieux avec qui elle se produit :

♦ Et quelques autres hurluberlus comme Luca Sestak, qui se réunissent pour « faire le boeuf », comme ils disent, bousculant ma musique d’une drôle de manière… mais au fond si plaisante : 

Que de choses ont changé en trois siècles…! Demeure mon « Solfeggietto » !

Plus d’amour… Faudrait essayer !

Aimer aussi est bon : car l’amour est difficile. S’aimer, d’être humain à être humain : voilà peut-être la tâche la plus difficile qui nous soit imposée, l’extrême, la suprême épreuve et preuve, le travail en vue duquel tout autre travail n’est que préparation.

Rainer Maria Rilke – Lettre à un jeune poète

La période des vœux annuels est toujours une occasion de porter un regard ému sur la souffrance et les peines de nos contemporains, de faire même parfois quelques dons tout pleins de notre sincère compassion.
Et chaque année la fumée des cheminées écrit en grand dans le ciel d’hiver le message d’amour et de paix que chacun adresse à chaque autre.

Mais comme toutes les fumées…

Fernand PelezNid de misère – 1887

I said man is always talking ’bout it’s inhumanity to manBut what is he tryin’ to do to make it a better man?

Pour la grande Roberta Flack, chanteuse et pianiste de jazz, deux fois consécutives lauréate du Grammy Award, en 1973 et 1974.

Pour sa « pertinence sociale », son « intrépidité politique », et sa générosité.

Pour son premier disque « First Take » paru en juin 1969 chez Atlantic Records.

Grammy Hall of Fame Award décerné en 2016 par la très respectée Recording Academy

∼ Classé en 2020 parmi les 500 plus grands albums de tous les temps par le sérieux magazine international Rolling Stones.

∼ Considéré par l’immense majorité des amateurs de Jazz du monde comme l’un des 20 enregistrements indispensables à toute discothèque de qualité.

Et, à l’occasion de ce billet en particulier :
Pour le gospel, « Tryin’ Times » (Temps difficiles), qui tend, avec une rare élégance musicale, à notre légendaire et désespérant égoïsme un terrible et pourtant si beau miroir.

Tryin’times, what the world is talkin’ aboutYou got confusion all over the land, You got mother against daughter, you got father against sonYou know the whole thing is getting out of hand
.
Then maybe folks wouldn’t have to sufferIf there was more love for your brotherBut these are tryin’ times,
.
You got the riots in the ghetto, it’s all aroundA whole lot of things that’s wrong is going down, yes, it isI can’t understand it from my point of view‘Cause I think you should do unto othersAs you’d have them do unto you.
.
Then maybe folks wouldn’t have to sufferIf there was more love for your brotherBut these are tryin’ times, yes, it is.
.
I said man is always talking ’bout it’s inhumanity to manBut what is he tryin’ to do to make it a better man?Oh, just read the paper, turn on your TVYou see folks demonstrating about equality.
.
But maybe folks wouldn’t have to sufferIf there was more love for your brotherBut these are tryin’ times
.
Tryin’times, yeah, that’s what the world is talkin’ aboutYou got confusion all over the land

Les temps difficiles, ce dont le monde parle,
Il y a de la confusion partout dans le pays :
La mère contre la fille, le père contre le fils…
Tout nous échappe, tu sais.
Peut-être que les gens n’auraient pas à souffrir
Si on avait plus d’amour pour son prochain.
Mais les temps sont durs, oui, oui
Il y a des émeutes dans le ghetto, c’est partout.
Tout un tas de mauvaises choses se passent, oui, c’est vrai !
J’ai beaucoup de mal à l’accepter
Parce que je pense qu’il faut faire aux autres
Ce qu’on souhaiterait qu’ils nous fassent.
Alors peut-être que les gens n’auraient pas à souffrir
S’il y avait plus d’amour pour son prochain.
Mais nous vivons une époque difficile, oui, c’est vrai !
J’ai dit que l’homme parle toujours de son inhumanité envers l’homme,
Mais qu’essaie-t-il de faire pour devenir un homme meilleur ?
Oh, il suffit de lire le journal, d’allumer la télévision
Pour voir des gens manifester pour l’égalité.
Mais peut-être que les gens n’auraient pas à souffrir
Si on avait plus d’amour pour son prochain.
Mais nous vivons une époque difficile
Des temps difficiles, oui, tout le monde en parle ;
Il y a de la confusion partout dans le pays.
.

Noël 2023 façon Japon !

Hiromi Uehara
au Kennedy Center de Washington – 12/2022

Et sur « Perles d’Orphée » avec le pianiste Hayato Sumino . . . !

Rachael Price ! What else ?

Les voisins pourraient bien demander de monter le son…

À moins qu’ils ne s’invitent sans tarder !

Mais vieillir… ! – 16 – Place de l’enfance

En dehors de l’enfance et de l’oubli, il n’y a que la grâce qui puisse vous consoler d’exister ou qui puisse vous donner la plénitude, le ciel sur la terre et dans le cœur.

Eugène Ionesco – Journal en miettes (1967)

Facétieuse sagesse de l'âge :

Un vieux monsieur, ostensiblement agacé de ne pouvoir retrouver son chemin dans les quartiers de sa jeunesse transformés par les reconstructions récentes, avise un passant, au moins aussi âgé que lui, mais qui semble parfaitement à l'aise dans ce décor moderne, et lui demande sa route :

Pourriez-vous m'indiquer, je vous prie, la "Place de l'Enfance"?

Bien sûr ! répond gracieusement le passant. Là ! dit-il dans un généreux sourire en pointant son index sur le sein gauche de son interlocuteur.

‘Young at heart’

Ballade composée en 1953 par Johnny Richards
Paroles de Carolyn Leigh
Répertoire de Frank Sinatra

Emmet Cohen – Piano
Lucy Yeghiazaryan – Vocals
Benny Benack III – Trumpet
Mark Lewandowski – Bass
Joe Farnsworth – Drums

Les contes de fées peuvent devenir réalité
Et cela pourrait aussi t’arriver
Si tu gardes ton âme d’enfant.

Tu trouveras bien difficile
De garder l’esprit étroit
Avec le cœur d’un d’enfant.

Ainsi tu peux toujours viser la lune
Avoir d’impossibles projets,
Tu peux même rire quand tes rêves
En poussière sont balayés.

La vie est plus passionnante chaque jour qui s’enfuit,
L’amour est dans ton cœur, ou il est sur le chemin.

Ne sais-tu pas que ça vaut
Tous les trésors de la terre
De garder son âme d’enfant ?

Pour aussi riche que tu sois
Il est bien meilleur, et de loin
De rester jeune dans ton cœur !

Et si tu vis jusqu’à cent ans
Regarde tous les cadeaux de la vie,
Et surtout le plus beau d’entre eux :
Avoir reçu le privilège
De préserver ton cœur d’enfant !

Ménilmontant – Ménil’manouche

On y cause en argomuche
Et Pantin se dit Pant’ruche
Ménilmontant, Ménil’muche
Et le temps n’y change rien.

Jean-Roger Caussimon – « Paris jadis », 1977

Je suis pas poète
Mais je suis ému
Et dans ma tête
Y a des souvenirs jamais perdus

Charles Trénet (1913-2001)
« Ménilmontant » – 1938

§
.
Voix et guitare : Marion Lenfant-Preus
Guitare : Joscho Stephan
Basse : Volker Kamp

§

Mais l’éternelle version originale par « le fou chantant » :

Ménilmontant est un ancien faubourg de Paris. Il est un des hameaux annexés par la capitale en 1860 sous l’impulsion du baron Haussmann dans le cadre des grands travaux de transformation de la ville.
Sa position géographique élevée en fit longtemps un point d'alimentation en eau de la ville de Paris.
Le quartier demeuré très populaire est aujourd'hui l'un des plus cosmopolites de la capitale. Associé inséparablement avec le quartier voisin, Belleville, il en constitue le 20ème arrondissement.

Mon rêve de Noël – 2/2 – Il fait si froid dehors !

Nous terminions à peine l’une des dernières mini bouteilles du non moins mini réfrigérateur quand, sans se départir de son charmant sourire qui m’aurait fait me damner, Nicki m’annonça qu’elle devait rentrer.

Aux fallacieux arguments qu’elle invoquait – la colère de son père, l’inquiétude de sa sa mère, les soupçons de sa sœur, les cancans des voisins… – je ne trouvais, pour la retenir, qu’un seul argument, bien banal : « Chérie, il fait froid dehors ! »
Et, alors qu’à mon grand désespoir j’étais prêt à abdiquer, je décidais, stratégie ultime, de dire, à mon tour, que je devais partir…

Elle n’a pas voulu que j’attrape froid.

Et comme je m’apprêtais à lui servir un verre de Limoncello, pour mieux encore continuer ce doux tête-à-tête qu’aucun de nous deux, au vrai, ne souhaitait interrompre, je reçus violemment en plein visage le bouchon d’une bouteille de champagne ouverte avec trop d’enthousiasme par un maladroit Père Noël qui s’agitait au milieu d’une publicité télévisée.

Quel réveil !…  Quel rêve !

Mon rêve de Noël – 1/2 – A l’Est du soleil…

Ma journée avait été épuisante. Cavaler depuis le matin à travers New-York, la veille de Noël, sous la neige, au milieu d’une foule plus affairée que jamais se pressant en tous sens entre les flashs aguicheurs des enseignes, les explosions lumineuses des publicités, et les clignotements incessants des guirlandes enroulées autour des sapins, avait usé mon énergie jusqu’à la corde.

Quel bonheur, lorsque de retour dans le calme de ma luxueuse chambre d’hôtel, à deux pas du Whitney Museum, je me suis jeté dans les bras de la bien accueillante bergère en velours rouge qui n’attendait que mon corps éreinté.
Le temps d’un clic sur la télécommande et déjà d’autres bras m’emportaient…

Vers dix-neuf heures trente, comme je descendais du « yellow cab » qui, après une vingtaine de minutes de trajet, venait de me déposer à Madison, devant le « Shangaï Jazz Restaurant », je perçus les premiers échos de la voix de Nicki Parrot, bassiste de grand talent et chanteuse de jazz à la voix si enjôleuse. Rossano Sportiello l’accompagnait au piano. A l’évidence ma soirée new-yorkaise commençait sous les meilleurs auspices.

A peine avais-je passé la commande de mon dîner chinois que je sentis se poser sur moi un regard doux et gracieux. Nicki, embrassant sa contrebasse, venait d’entonner à mon intention, par quelques scats rythmés « East of the sun, West of the moon », une chanson composée dans les années 1930 par un jeune étudiant de l’Université de Princeton, et devenue depuis un standard du jazz vocal.

D’un coup, la salle s’était vidée. Nicki ne chantait que pour moi. Folle déclaration d’amour, invite au bonheur partagé, loin du monde.

Just you and I, forever and a day
Love will never die because we’ll keep it that way
Up among the stars we’ll find a harmony of life to a lovely tune
East of the sun and west of the moon *

M’étais-je jamais senti aussi léger ?

Incapable de choisir entre les expressions de son regard tant il se partageait entre charme et humour, amabilité et passion, je m’y noyais. Ses paroles coulaient en moi comme le miel le plus doux. Nous embarquions heureux, et en rythme, vers l’Est du soleil, vers l’Ouest de la lune, pour toujours et un jour…

Non sans passer prendre un dernier verre à l’hôtel, dans ma chambre…

* Juste toi et moi pour toujours et un jour.
Notre amour ne mourra jamais car c'est ainsi que nous le construisons,
cachés dans un chant harmonieux au milieu des étoiles,
à l'est du soleil, à l'ouest de la lune.

A suivre…

Old fashion…

C’est en copiant qu’on invente. (Paul Valéry)

Tatiana Eva-Marie and the Gotham City Band :

Mike Davis – trompette
Ricky Alexander – clarinette
……Jim Fryer – trombone
………Jay Lepley – batterie
…………Nick Russo – guitare
……………Terry Waldo – piano (Maître incontesté du Ragtime)

« Take a picture of the moon »

Ω

La mode se démode, le style jamais.(Coco Chanel)

Do you ever get a disappointment
Just because the moon don’t shine
Do you ever sit around and mope
Groan a little bit and give up hope
There’s a way to keep a love appointment
Even though the moon don’t shine
Should yours be a case like this
Try this plan of mine:
Take a picture of the moon above
In May or June
Then you could make love
Morning night or noon
By the light of the same old moon

Take a picture of the moon in high
When it’s inside
Then you could be dry on the rainy night
When you feel like you are to spoon
You have the proper atmosphere
When you’re cuddlin someone
Take up little photograph
You can love and laugh
At the blazing sun
Take a picture of the moon above
In May or June
Then you could make love
Morning night or noon
By the light of the same old moon