Deidamia triste et furieuse

Joseph-Michel-Ange Pollet (1854) – Achille et Deidamie

Même si elle l’a rencontré au gynécée de son père, roi de Skyros, déguisé en fillette, et courtisé par Ulysse cherchant à le démasquer, Deidamie n’ignore pas que son amant est bien Achille, le héros destiné à sauver Troie assiégée.

Comment ne pas compatir à la tristesse de cette jeune princesse meurtrie lorsqu’elle apprend qu’il va la quitter pour défendre sa patrie alors que les oracles ont prédit la mort du héros au combat ? Comment ne pas partager la véhémence de sa colère, s’imaginant ainsi trahie ?

La voici justement, au comble de l’émotion, convaincante à l’extrême, sous les traits charmants et par la voix exceptionnelle de Jeanine de Bique, à cet instant de l’Acte III du dernier opéra italien de Haendel (1741), exprimant, et de quelle merveilleuse manière, son désespoir (largo) et son courroux (allegro).

N’en doutons pas, touché au coeur, Achille l’épousera avant son départ pour Troie.

M’hai resa infelice:
che vanto n’avrai?
Oppressi, dirai,
un’alma fedel.

Le vele se darai
de’ flutti al seno infido,
sconvolga orribil vento
l’instabil elemento,
e innanzi al patrio lido
sommèrgati, crudel.

Tu m’as rendue malheureuse
t’en vanteras-tu ?
Persécuteur
d’une âme fidèle.

Quand vers un traître sein
te porteront tes voiles,
que d’horribles tempêtes
déchainent les flots houleux,
et près de tes rivages
qu’ils te submergent, cruel !

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Lelius

La musique et la poésie : des voies vers les êtres... Un chemin vers soi !

5 commentaires sur “Deidamia triste et furieuse”

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