Plus ou moins zéro, c’est, dans la gradation Celsius des températures, le point de rencontre du solide et du liquide, ce point d’échange particulier où la terre ferme devient fine pellicule de glace, comme au Groenland, par exemple. A ce point, le quotidien est tenaillé entre conditions naturelles extrêmes et isolement social, limite ténue où la vie et la mort ne tiennent qu’à la simple mutation du signe.

© Photo Jack Devant
N’est-ce pas également à cette subtile inversion de sens que tient le fragile équilibre de la relation du couple ? Oscillation continue du point de convergence de deux solitudes entre un plus fusionnel et un moins fissionnel.
composant ce pas de deux très expressif qu’il danse avec la magnifique Svetlana Zakharova, sur la musique « Fratres » (« Frères » en latin) du compositeur estonien Arvo Pärt. Conduits par les accents mystiques du violon et du piano, les corps, ici, s’appellent et se repoussent dans une énergie commune, modulée en permanence entre douceur et tension, qui projette le couple bien au-delà de son image coutumière.
Ω
Ma meilleure salle pour un spectacle de danse : un théâtre volontiers prestigieux, mais vide, surtout vide.
Ma meilleure date pour la représentation : la dernière répétition avant la Générale.
Ma meilleure place : côté cour ou côté jardin, peu importe, mais dans la coulisse, là où l’on peut le mieux rêver, avide, qu’on serait pour quelque chose dans la confection de l’émotion que l’on ressent.
Une réflexion sur “Plus Minus Zero”