Comme j’aimerais ne pas trop me tromper en suivant aveuglément ma naïveté première qui s’acharne à me convaincre que le long et minutieux travail préparatoire de ces merveilleux danseurs ne prive en rien leur tango de la part d’inventivité immédiate et d’émotion spontanée qui confère à l’âme de cet art secret et délicat sa véritable substance, l’empreinte intime de son humanité.
Si l’évidence de leur passion pour l’art du tango m’est un gage précieux, l’inévitable tragédie, sévère et triste, qui transparaît derrière la troublante sensualité émanant de leur étreinte, contribuerait volontiers à me rassurer.
Qu’une belle et mélancolique milonga au titre shakespearien, « Ariel et Caliban » – esclaves antithétiques, ô combien ! de « La Tempête », et pourtant si semblables, si dramatiquement humains – accompagne le glissé léger d’un talon, flatte le galbe envoûtant d’un mollet… et l’illusion est parfaite.
Recommandation : à visionner en plein écran !