Il y a quelque chose de si ravissant dans le sourire de la mélancolie ! C’est un rayon de lumière dans l’ombre, une nuance entre la douleur et le désespoir, qui laisse entrevoir l’aurore de la consolation.
Léon Tolstoï – Guerre et Paix
Prétendrait-on que Tolstoï n’avait pas lu la poésie de Barbara Auzou ?
Bois de caresse
dis-moi que feront-ils après
de notre bel herbier
qui est bois de caresse
corps de passion et destination lointaine
emmèneront ils les oiseaux plus loin dans leur chant
pour poursuivre ces rêves d’ascension qui veillaient nos âmes
on a mis tant d’années à voir ce qu’on regardait
tant d’années à nommer les vents
ça tremble tellement une vie qui s’apprend
chaque jour dans de petits cris rouges
sans assouvir ses interrogations jamais
belle condition humaine en vérité
entre silos de soleils et mégots de lunes
bouches d’ombre et de feu mêlés
le poids des mots seuls contre le poids du ciel
à quêter ce peu d’éternel où rien ne bouge
en oubliant d’être vivant toujours
en s’essayant trop peu à l’amour

Poème publié sur le blog de l’auteur « Lire dit-elle » le 15/10/2025

