Ma manière de t’aimer

Voici une douce ballade que j’aurais volontiers chantée au Paris que j’ai tant aimé jadis, lorsque cette bien jolie touriste n’était encore que le projet de ses parents et la caméra super 8 vintage qu’elle utilise aujourd’hui une formidable nouveauté technologique.

Sauver Paris, c’est plus que sauver la France, c’est sauver le monde.

… Moi qui chaque jour, depuis des années, sur les marches de la Butte Montmartre, glisse mes pas sur les traces qu’ont laissées tant de vos illustres pairs, je dois vous dire, cher Victor Hugo, que si votre remarque est avérée, je crains fort pour le sort du monde.

Puissent ses transformations ne s’inspirer jamais de notre Paris d’aujourd’hui… !

O tempora, o mores !

Passenger chante

« The Way That I Love You »

The Way That I Love You

How many times can I tell you
You’re lovely just the way you are
Don’t let the world come and change you
Don’t let life break your heart
.
Don’t put on their mask, don’t wear their disguise
Don’t let them dim the light that shines in your eyes
If only you could love yourself the way that I love you
.
How many times can I say
You don’t have to change a thing
Don’t let the tide wash you away
Don’t let worry ever clip your wings
.
Discard what is fake, keep what is real
Pursue what you love, embrace how you feel
If only you could love yourself the way that I love you
.
And if you ever choose a road that leads nowhere
All alone and you can’t see right from wrong
And if you ever lose yourself out there
Come on home and I’ll sing you this song
.
So how many times can I tell you
You’re lovely just the way you are
Don’t let the world come and change you
Don’t let life break your heart
.
— ¤ —
.

Ma manière de t’aimer

Combien de fois dois-je te le dire
Tu es adorable telle que tu es
Ne laisse pas le monde te transformer
Ne laisse pas la vie briser ton cœur

Ne mets pas leur masque, ne porte pas leur déguisement
Ne les laisse pas voiler la lumière qui brille dans tes yeux
Si seulement tu pouvais t’aimer comme je t’aime

Combien de fois dois-je te le dire
Tu n’as rien à changer
Ne laisse pas la marée t’emporter
Ne laisse jamais l’inquiétude te couper les ailes

Préserve-toi du faux, encourage le vrai
Poursuis ce que tu aimes, rassemble ce que tu ressens
Si seulement tu pouvais t’aimer comme je t’aime

Et si jamais tu choisissais une route qui ne mène nulle part
Toute seule sans distinguer le bon grain de l’ivraie
Et si jamais tu te perdais toi-même là-bas
Viens à la maison et je te chanterai cette chanson

Alors combien de fois dois-je te le dire
Tu es adorable telle que tu es
Ne laisse pas le monde te transformer
Ne laisse pas la vie briser ton cœur

Un cœur en automne /5 : Back to Carrickfergus

Irlande du Nord

Allez ! Il fait froid en cette fin d’après-midi d’automne à Carrickfergus.
N’attendez pas que les vieilles pierres usées du château qu’érigea John de Courcy en 1177, après les invasions normandes, vous protègent encore des embruns fouettés par le vent d’automne.

Laissez à leur victoire sur les troupes d’Elizabeth Ière en 1597, les clans gaéliques qui animèrent avec toute leur fougue la Guerre de Neuf Ans.

Carrickfergus castle – photo by John Tinneny

Oubliez aussi le vain exploit, deux siècles plus tard, de ce capitaine de haut bord, François Thurot, corsaire au service de Louis XV, qui après s’être emparé du château et l’avoir pillé ne tarda pas à être rattrapé par la Royal Navy sous le feu de laquelle il tomba en 1760.

Rejoignez-moi plutôt dans les chaleurs fauves de ce pub irlandais, derrière le port, à quelques pas d’ici. Nous viderons quelques pintes de Guinness ou de Smithwick’s à la gloire de la mélancolie.

Émus, nous écouterons, flottant entre guitare, flûte et violon, cette ancienne et célèbre complainte irlandaise dans laquelle un vieux vagabond nostalgique rêve, avant de mourir, de retrouver sa jeunesse à… Carrickfergus.

—  Two more beers please ! We are so sad tonight.

Je voudrais être à Carrickfergus,
Seulement pour les nuits à Ballygrant.
Je nagerais à travers l’océan le plus profond,
Pour retrouver mon amour.
Mais la mer est immense et je ne peux la traverser ;
Et je n’ai pas non plus d’ailes pour voler.
J’aimerais rencontrer un gentil marin
Qui m’amènerait mourir aux pieds de mon amour.

De mon enfance reviennent de tristes souvenirs,
Et des moments heureux d’il y a si longtemps.
Tous mes amis de jeunesse et mes proches
Sont maintenant partis, fondus comme neige au soleil.
Alors je vais passer mes journées à errer sans fin.
L’herbe est douce, mon lit est vide.
Ah, revenir maintenant à Carrickfergus,
Sur cette longue route vers la mer.

On dit qu’à Kilkenny il est inscrit
Sur des pierres de marbre noires comme l’encre,
En lettres d’or et d’argent, que je l’ai défendue.
Désormais je ne chanterai plus jusqu’à ce qu’on me donne un verre.
Car je suis ivre aujourd’hui, mais je suis rarement sobre,
Un beau vagabond errant de ville en ville.
Ah, mais je suis malade maintenant, mes jours sont comptés,
Venez tous, jeunes gens, et allongez-moi.

2017 : Réveille-toi et rêve !

reverie-statue-chryselephantine-lullier
Lullier – Rêverie – Statue chryséléphantine Art-déco

Parce que la rêverie n’est pas le rêve, elle ne se peut concevoir qu’en état d’éveil et de conscience. De ce simple constat je veux déduire qu’en elle réside l’essentiel de notre force créatrice, immense capacité à échapper individuellement aux horreurs du monde, et collectivement à peut-être inverser le sens tristement pressenti de sa trajectoire.

Alors, amis, au-delà des mille pensées positives que je forme pour vous à l’occasion de cette nouvelle année, je souhaite que 2017 soit pour nous tous l’année de la rêverie !

  • Que 2017 ressemble à cette chambre spirituelle dont Baudelaire, un jour, eut la vision :

Une chambre qui ressemble à une rêverie, une chambre véritablement spirituelle, où l’atmosphère stagnante est légèrement teintée de rose et de bleu.
L’âme y prend un bain de paresse, aromatisé par le regret et le désir. — C’est quelque chose de crépusculaire, de bleuâtre et de rosâtre ; un rêve de volupté pendant une éclipse.
Les meubles ont des formes allongées, prostrées, alanguies. Les meubles ont l’air de rêver ; on les dirait doués d’une vie somnambulique, comme le végétal et le minéral. Les étoffes parlent une langue muette, comme les fleurs, comme les ciels, comme les soleils couchants.
Sur les murs nulle abomination artistique. Relativement au rêve pur, à l’impression non analysée, l’art défini, l’art positif est un blasphème. Ici, tout a la suffisante clarté et la délicieuse obscurité de l’harmonie.
Une senteur infinitésimale du choix le plus exquis, à laquelle se mêle une très-légère humidité, nage dans cette atmosphère, où l’esprit sommeillant est bercé par des sensations de serre-chaude.
La mousseline pleut abondamment devant les fenêtres et devant le lit ; elle s’épanche en cascades neigeuses…

Petits poèmes en prose – V –

  • Que 2017 nous garde jusqu’à son terme dans le doux rythme « jazzy » de cette ballade méditative entre arpèges et langueurs :

Quand, réveillés par les harmonies de quelques tendres accords, nous nous serons engagés entre les quatre notes obstinées qui balisent le début de ce chemin de rêverie, nous n’aurons plus qu’à laisser notre âme caresser de son pas de danse subtil l’herbe, le nuage et l’horizon qui dessinent les secrets contours de nos espérances.