
Joie
Nous descendrons demain par des portes de foudre,
et je veux, pour ce jour d’étranges épousailles,
qu’une voix simplement s’élève et dise : joie.
Joie pour ce court chemin que nous avons tracé
dans la solitude du sang, joie pour l’éclair et l’ombre
et pour ce temps là-bas qui montait en poussière
avide d’horizon, temple de sable soulevé, fête d’atomes.
Joie. Joie pour le givre sur les feuilles, quand déjà
montent dans l’arbre en murmures les renaissances
dont la sève nourrit le chant.
Ô terre en fièvre d’accouchée
qui recevras nos corps comme semences, et toi
lumière infante, qui saigneras
de tout le sang de nos saisons perdues sur les épis
demain, déjà je chante et comme en rêve
je me souviens de l’avenir.
In Offrandes (1995) – Éditeur : Voix d’encre

Jean-Yves Masson, né en 1962
Écrivain, critique et traducteur – Enseigne la littérature comparée à l’université Paris-Sorbonne

Ah ce dernier vers…Quelle délice!
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Quel dernier vers, en effet !
Là réside le miracle de la poésie véritable qui dit tant avec une formidable économie de mots.
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Beauté.
Oh.
Merci, Lelius, pour le partage. ✨❣️
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Merci à vous, Geneviève, d’avoir salué la beauté quasi-mystique de ce poème.
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Encore une merveille à découvrir. 🌹
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Une merveille, en effet. Merci, Josette, de l’avoir appréciée à sa juste mesure.
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J’ai relayé sur mon compte X.
Vive la belle poésie ! 🌹
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