L’herbe écoute (2) – Un festin !

Odilon Redon (1840-1916)
L’araignée qui pleure ou Le Désespoir du monstre
  • La mise en condition (‘mise en bouche’ ?)

En 2011, Richard Kram, (né en 1953), poète, romancier, mathématicien, ingénieur-électricien et… musicien, compose une suite pour piano dont le but est de représenter musicalement l’univers des insectes : « Entomology Anthology Piano Suite ».

Chaque pièce dédiée à un insecte spécifique cherche à reproduire ses caractéristiques et comportements uniques grâce à des textures sonores et des motifs mélodiques inventifs. C’est une fusion originale entre observation scientifique et expression artistique, offrant une immersion poétique dans l’immense diversité du monde des insectes. L’araignée, animal totem par excellence, y occupe une place de choix.

Trois minutes impressionnantes d’images et musique (‘en cuisine’) pour préparer nos esprits pendant que la gourmande prépare son repas :

« The spider weaves its web »

L’araignée tisse sa toile

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  • L’officier de marine – compositeur
Albert Roussel 1869-1937

Ses études classiques terminées, Roussel entre en 1887 à l’École Navale.

C’est en 1892, après plusieurs traversées – vers la fascinante Asie notamment, sur différents bâtiments, en qualité d’officier de marine,  qu’il s’essaie à la composition. L’année suivante, à la faveur d’un congé imposé par des soucis de santé, il démissionne et choisit définitivement la musique.

A partir de son engagement comme enseignant à la Schola Cantorum de Vincent d’Indy, au tout début du XXème siècle, son influence ne cessera de s’étendre sur la nouvelle génération de musiciens.

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  • « Le Festin de l’araignée » Op. 17 d’Albert Roussel
Maria Sibylla Merian (XVIIème)

En 1913, après le franc succès que le public parisien a réservé au ballet « Le Festin de l’araignée » qu’il a composé à partir des « Souvenirs entomologiques » du célèbre naturaliste Jean-Henri Fabre, Albert Roussel décide d’écrire une suite pour orchestre – qu’il avait préféré plus modestement appelée « fragments symphoniques », sur cette même thématique, intégrant quelques extraits de l’œuvre originale.
C’est un frémissant voyage au milieu du peuple de l’herbe que propose le chef d’œuvre de ce compositeur profondément amoureux de la nature.

Entre le prélude au cours duquel les ultimes rayons du soleil s’estompent progressivement pour abandonner l’espace au crépuscule qui s’installe entre cordes, flutes et hautbois, et les effets de harpe du dernier mouvement qui accompagnent « la nuit [qui] tombe sur le jardin solitaire », les fragments s’enchainent développant toute l’inventivité orchestrale du compositeur :

Les fourmis entrent en scène, le papillon danse, l’éphémère éclot, danse à son tour. Avant la fin de la nuit, en un rythme lent et solennel, résonneront ses funérailles .

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Lelius

La musique et la poésie : des voies vers les êtres... Un chemin vers soi !

4 commentaires sur “L’herbe écoute (2) – Un festin !”

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