Fulgurances – XLVII – La grâce – Le don

Toute beauté brûle à petit feu, et se défait
avec tendresse, lentement, comme l’aster,
gloire de l’automne, et l’iris si fragile
qu’il faut le transporter dans ses langes.
Les chatoyantes ainsi se changent, se déguisent
en leurs couleurs aux odeurs de délices.
Certaines ne s’ouvrent que la nuit
On les dirait pressées de disparaître,
de s’effacer. La créature belle,
la grâce, la pensée, ne peut jamais
s’appartenir, elle consume son éclat
pour tout remettre à qui s’en vient vers elle.
Peut-on posséder un regard ? un baiser ?
Et celui qui l’accueille remet l’offrande
à l’instant qu’il la reçoit. La source
de ce don ne garde rien d’elle-même,
puisqu’elle n’existe que par son abandon.

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Lelius

La musique et la poésie : des voies vers les êtres... Un chemin vers soi !

4 commentaires sur “Fulgurances – XLVII – La grâce – Le don”

    1. Ils sont très peu nombreux ces poètes qui seraient capables à mon heure dernière de briser mes résistances à la foi… Mambrino pourrait bien avoir ce pouvoir… et le pari paraît pourtant bien impossible.

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