Fulgurances – XIX – Eaux noires

Alejandra Pizarnik 1936-1972

L’obscurité des eaux

J’écoute le bruit de l’eau qui tombe dans mon sommeil. Les mots tombent comme l’eau moi je tombe. Je dessine dans mes yeux la forme de mes yeux, je nage dans mes eaux, je me dis mes silences. Toute la nuit j’attends que mon langage parvienne à me configurer. Et je pense au vent qui vient à moi, qui demeure en moi. Toute la nuit, j’ai marché sous la pluie inconnue. On m’a donné un silence plein de formes et de visions (dis-tu). Et tu cours désolée comme l’unique oiseau dans le vent.

in L’Enfer musical, – Ypsilon éditeur – 10/2012. – Traduction : Jacques Ancet.

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Lelius

La musique et la poésie : des voies vers les êtres... Un chemin vers soi !

4 commentaires sur “Fulgurances – XIX – Eaux noires”

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