Fulgurances – XIV – Caresser l’obscur

François Cheng (né en 1929)

Caresser l’obscur
S’enfoncer dans la nostalgie
           du marais
Retrouver l’instant
Où les poissons ensevelis

Se redéploient
           en milans
           en effraies
Dans l’odeur des vagues figées

Le ragondin sortant des roseaux
Avale un quartier de lune
Puis s’endort à même l’immense bruissement
Que propagent mille lieues à la ronde
Les canaux de sang
           aux anciens flux et reflux
Qui se souviennent
Qui viennent

Qui dira notre nuit – Arfuyen – 2003

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Lelius

La musique et la poésie : des voies vers les êtres... Un chemin vers soi !

6 commentaires sur “Fulgurances – XIV – Caresser l’obscur”

        1. Comme c’est étrange : en rédigeant les quelques mots de ma réponse précédente, je me suis fait in petto la même remarque, rapprochant Bobin et Cheng qui en apparence semblent si éloignés. Je pense qu’ils se retrouvent à travers la part mystique qui les anime…

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