La biographie d’un auteur cache plus son texte qu’elle ne l’éclaire. La clé de l’œuvre est dans l’œuvre. Chaque texte dit ce qu’il veut dire (tout et rien que) à condition, bien sûr, de ne pas réduire ce texte à la somme de ses analyses, celles-ci ne valent pas plus que les références ou les confidences. Qui connaît le moins mal un homme ? son médecin, son commissaire de police, son confesseur, ou bien son ami et sans doute son ennemi ? L’âme d’un livre (sans qui le livre n’est rien) ne se trouve ni en son corps ni hors de son corps. Elle est un particulier mouvement qui fait que ce corps ne se défait pas.

La Nouvelle Revue Française N° 90, juin 1960 (Texte reproduit in « Une voix, un regard – Textes retrouvés 1947-2004 » – « Promenade stylistique » NRF Gallimard page 259
∑
Rien ne fait moins de bruit que les livres subtils, savoureux et profonds de Jean Grosjean et rien ne nous emmène plus loin dans notre vie de lecteur. (Christian Bobin)
Billet sur « Perles d’Orphée » en janvier 2014 :
Merci de nous parler de ce poète que j’admire beaucoup, et dont les vers sont d’une très haute spiritualité.
Mais ce n’est pas une poésie facile, elle demande beaucoup de réceptivité.
J’aimeJ’aime
Pour celui qui rejoint la pensée de Philippe Jaccottet selon laquelle « toute poésie est la voix donnée à la mort », il ne peut être, me semble-t-il, et d’une manière générale, de poésie « facile ». Certes, certaines ouvrent plus facilement leurs portes que d’autres. Toutefois, plus les racines d’une poésie puisent profondément dans l’infini des richesses de l’être, plus cette poésie, naturellement, accroit son exigence…
Mais, juste retour des choses, plus elle donne à qui s’offre pour la recevoir.
Je pense à Valéry, à Montale et, pour certains points de convergence spirituelle avec Grosjean, à Jean Mambrino.
J’aimeJ’aime
Oui, l’avantage de cette poésie « exigeante » qu’on peut dire aussi un peu hermétique, c’est qu’elle permet d’innombrables relectures et qu’elle se présente toujours comme une nouvelle découverte.
J’aimeJ’aime