
Le centre est là
D’où jaillit
le souffle rythmique
En vivifiante vacuité
Sans qu’on s’y attende
Autour de soi
et droit au cœur
Voici les ondes
Natives et vastes
Résonnant
Depuis l’ici même
jusqu’au plus lointain
De leur toujours déjà là
de leur toujours commençante
Mélodie
François Cheng
(À l’orient de tout – Le livre du vide médian – Poésie/Gallimard)
Réduit au plus ténu du souffle
Être pure ouïe
Et faire écho en silence
Au respir des sycomores
Quand l’automne les pénètre
De son haleine d’humus et de brume
À la saveur de sel après larmes
Réduit au plus ténu du souffle
Abandonné au rien
Et au change
À rien de moins qu’échange
Là où voix est voie
Et voie voix
Là est
François Cheng
(À l’orient de tout – Qui dira notre nuit – Poésie/Gallimard)