Tango : Piazzola o no Piazzola ?

Il n’y a pas de vieux tango ou de nouveaux tango. Le Tango est un.
Peut-être que la seule différence est dans ceux qui le font bien et ceux qui le font mal
 !

Aníbal Troilo, « Pichuco »
Chef d’orchestre, compositeur et bandonéoniste, (1914-1975)

Astor Piazzola (1921-1992)

Et d’ailleurs, faut-il nécessairement être argentin pour « bien faire » le tango ?
Sans doute la part en soi de racines argentines confère ce plus de talent créatif à l’interprète ou au compositeur de cette musique tellement marquée par ses origines. Mais quand on aime le tango aussi passionnément que l’excellente bandonéoniste coréenne Sang-Ji Koh, l’âme argentine, celle-là même que décrit Borges, façonnée par l’histoire d’un peuple et d’un pays, finit peu ou prou, par couler dans ses veines. Alors le tango se fait entendre, « noir, créole et lumineux » ; il exprime, sans concession à son authenticité, sa vraie nature : « une pensée triste qui se danse sans mélancolie, une pensée sanglante retournée en pas de volupté ».

Sang-Ji Koh

 Piazzola compositeur – Sang-Ji Koh et ses musiciens jouent :

‘Calambre’

L’homme commande la danse, il est un peu voyou, il est excitant, il a l’odeur d’un gaucho et un couteau dans la poche. On le sent prêt à se battre, et prêt à aimer.

Borges – Tango – Quatre conférences

Sang-Ji Koh compose – Sang-Ji Koh et ses musiciens jouent – un couple danse :

‘Un vrai macho’