Il m’en souvient !…

« Âme te souvient-il ? »

Pour Paul, pour Léo, et pour Arthur qui attend sur le quai…

Pour ce Paris d’hier qu’ils chantaient à mon goût…

Pour le choix des images et ce très heureux montage…

Pour le souvenir qui me fréquente encore…

Pour le plaisir qui s’accroche, qui s’accroche… !

Âme, te souvient-il, au fond du paradisDe le gare d’Auteuil et des trains de jadisT’amenant chaque jour, venus de la ChapelleJadis déjà, combien pourtant je me rappelle.
Après les premiers mots de bonjour et d’accueilMon vieux bras dans le tien, nous quittions cet AuteuilEt, sous les arbres pleins d’une gente musiqueNotre entretien était souvent métaphysique.
Ô tes forts arguments, ta foi du charbonnier,Non sans quelque tendance, ô si franche à nier,Mais si vite quittée au premier pas du doute.Et puis nous rentrions, plus que lents, par la route,Un peu des écoliers, chez moi, chez nous plutôt,Y déjeuner de rien, fumailler vite et tôtEt dépêcher longtemps une vague besogne.
Mon pauvre enfant, ta voix dans le bois de Boulogne.
Paul Verlaine
(Amour, 1888 Lucien Létinois XVIII)

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Lelius

La musique et la poésie : des voies vers les êtres... Un chemin vers soi !

6 commentaires sur “Il m’en souvient !…”

    1. Un Paris qui, je vous l’affirme, n’a plus rien de commun avec celui qui nous fit rêver jadis. Et, croyez-le bien, je ne suis pas un adepte inconditionnel du « c’était mieux avant ».
      Quant à Léo… toujours égal à lui-même, les mots dans le cœur et le cœur dans la voix.
      Bonne journée !

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