Elle est venue la nuit de plus loin que la nuit
La nuit
Elle est venue la nuit de plus loin que la nuit
À pas de vent de loup de fougère et de menthe
Voleuse de parfum impure fausse nuit
Fille aux cheveux d’écume issue de l’eau dormante.
Après l’aube la nuit tisseuse de chansons
S’endort d’un songe lourd d’astres et de méduses
Et les jambes mêlées aux fuseaux des saisons,
Veille sur le repos des étoiles confuses.
Sa main laisse glisser les constellations
Le sable fabuleux des mondes solitaires
La poussière de Dieu et de sa création
La semence de feu qui féconde les terres.
Mais elle vient la nuit du plus loin que la nuit
À pas de vent de mer de feu de loup de piège
Bergère sans troupeau glaneuse sans épis
Aveugle aux lèvres d’or qui marche sur la neige.

in ‘L’Enfance de l’Art’ (Éditions Fontaine – 1942)

Ah celui-ci je le connais par coeur…
et je l’ai dit en silence avec toi pour mieux profiter de ta voix…
Encore un beau cadeau…
Merci merci merci …
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Quelle belle inspiration, en effet ! Je suis bien persuadé que ce poème fait partie de ta liste privilégiée.
Avec l’âge, je crois parfois que ma « short list » ne demande qu’à s’enrichir, et puis, d’autres fois, assez souvent en vérité, je la réduis drastiquement au seul « Cimetière marin »… (Le courage me viendra-t-il de publier ici l’un de mes mille enregistrements de ce monument ?)
Merci encore pour ta fidélité !
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Eh bien moi je ne le connaissais pas. Merci pour cette belle découverte !
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Merci de votre visite !
Comme je me réjouis de vous avoir fait découvrir ce très beau poème !
Il y a vraiment des perles chez Claude Roy…
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