
Je le sais, je mourrai au crépuscule, ou le matin ou le soir !
Auquel des deux, avec lequel des deux – ça ne se commande pas !
Ô s’il était possible que mon flambeau s’éteigne deux fois :
Je suis passée sur terre d’un pas de danse ! – Fille du ciel !
Un tablier plein de roses ! – Sans écraser de jeunes pousses !
Je le sais, je mourrai au crépuscule, ou le matin ou le soir !
Dieu n’enverra pas une nuit d’épervier pour mon âme de cygne !
D’une main douce, j’écarterai la croix sans l’embrasser,
Je m’élancerai dans le ciel généreux pour un dernier salut,
La faille du crépuscule, ou le matin ou le soir – et la coupure du sourire…
– Car même dans le dernier hoquet je resterai poète !
Décembre 1920

Traduction Henri Deluy – in Insomnie et autres poèmes – Poésie / Gallimard
Merci pour cette magnifique découverte…
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Il est toujours un crépuscule quelque part à l’heure de l’aube
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… ou à l’heure du couchant !
Rilke disait du crépuscule du soir que c’était l’heure de tous les accomplissements. Ma sensibilité le rejoint volontiers dans cette pénombre.
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