
La terre est nue
La terre est nue,
et l’âme hurle à l’horizon pâle
comme une louve famélique. Que cherches-tu,
poète, dans le couchant ?
amère marche, car le chemin
est lourd à mon cœur ! le vent glacé,
et la nuit qui survient, et l’amertume
de la distance !… Sur le chemin blanc
quelques arbres transis font une tache noire ;
sur les monts lointains
il y a de l’or et du sang… Le soleil est mort… Que
cherches-tu,
poète, dans le couchant ?
« Galeries »
in ‘Champs de Castille, précédé de Solitudes, Galeries et autres poèmes et suivi de Poésies de la guerre’ – Préface de Claude Esteban – Traduction de Sylvie Léger et Bernard Sesé – (Gallimard)

Desnuda está la tierra.
Desnuda está la tierra,
y el alma aúlla al horizonte pálido
como loba famélica. ¿Qué buscas,
poeta, en el ocaso?
¡Amargo caminar, porque el camino
pesa en el corazón! ¡El viento helado,
y la noche que llega, y la amargura
de la distancia!… En el camino blanco
algunos yertos árboles negrean;
en los montes lejanos
hay oro y sangre… El sol murió… ¿Qué buscas,
poeta, en el ocaso?
Soledades, galerías y otros poemas, 1903
