Flâner entre le rêve et le poème… Ouvrir la cage aux arpèges… Se noyer dans un mot… S'évaporer dans les ciels d'un tableau… Prendre plaisir ou parfois en souffrir… Sentir et ressentir… Et puis le dire – S'enivrer de beauté pour se forcer à croire !
Dieu, ton plaisir jaloux est de briser les cœurs !
Tu bats de tes autans le flot où tu te mires !
Oh ! pour faire, Seigneur, un seul de tes sourires,
Combien faut-il donc de nos pleurs ?
Stéphane Mallarmé – ‘Élégies‘ II-3
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In everyone’s life there is a summer of ’42
Pourla musique de Michel Legrand
Pour le charme lumineux de Jennifer O’Neil
Pour le juste reflet de l’adolescent qu’incarne Gary Grimes
Pour le film de Robert Mulligan, « Summer of ’42 » (1971)
Pour sentir encore le parfum nostalgique du premier amour… et
Pour, une dernière fois, de ses larmes en goûter le sel
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L’adolescence, comme le prétendait François Truffaut, ne laisse-t-elle un bon souvenir qu’aux adultes ayant mauvaise mémoire ?
Le petit garçon qui jette des cailloux dans la rivière et regarde les ronds formés à la surface de l’eau admire en eux une œuvre, qui lui donne à voir ce qui est sien. Ce besoin passe par les manifestations les plus variées et les figures les plus diverses avant d’aboutir à ce mode de production de soi-même dans les choses extérieures tel qu’il se manifeste dans l’œuvre d’art.
Friedrich Hegel – Cours d’esthétique (1818-1829)
When you knew that it was over you were suddenly aware
That the autumn leaves were turning to the color of her hair!
Quand tu as su que c'était fini tu t'es soudain rendu compte
Que les feuilles de l'automne prenaient la couleur de ses cheveux!
Sinne Eeg – The Windmills Of Your Mind
Piano : Jacob Christoffersen Batterie : Morten Lund Basse : Morten Ramsbøl
Festival de Jazz d’Orange – 2012
Round like a circle in a spiral, like a wheel within a wheel Never ending or beginning on an ever-spinning reel Like a snowball down a mountain, or a carnival balloon Like a carousel that’s turning running rings around the moon Like a clock whose hands are sweeping past the minutes of its face And the world is like an apple whirling silently in space Like the circles that you find in the windmills of your mind!
Like a tunnel that you follow to a tunnel of its own Down a hollow to a cavern where the sun has never shone Like a door that keeps revolving in a half-forgotten dream Or the ripples from a pebble someone tosses in a stream Like a clock whose hands are sweeping past the minutes of its face And the world is like an apple whirling silently in space Like the circles that you find in the windmills of your mind!
Keys that jingle in your pocket, words that jangle in your head Why did summer go so quickly, was it something that you said? Lovers walking along a shore and leave their footprints in the sand Is the sound of distant drumming just the fingers of your hand? Pictures hanging in a hallway and the fragment of a song Half remembered names and faces, but to whom do they belong? When you knew that it was over you were suddenly aware That the autumn leaves were turning to the color of her hair!
Like a circle in a spiral, like a wheel within a wheel Never ending or beginning on an ever-spinning reel As the images unwind, like the circles that you find In the windmills of your mind!
Car le poète est un four à brûler le réel. De toutes les émotions brutes qu’il reçoit, il sort parfois un léger diamant d’une eau et d’un éclat incomparables. Voilà toute une vie comprimée dans quelques images et quelques phrases. Pierre Reverdy