‘Capriccio Diabolico’

Niccolò Paganini 1782-1840

Ceux-là disaient avoir vu certains soirs son ombre maigre et désarticulée, en cornes et en sabots, glisser le long des murs de l’opéra. D’autres affirmaient qu’après avoir trucidé des femmes séduites il emprisonnait leurs âmes geignantes dans son violon. Qui était-ce sinon le diable… ou peut-être son plus fidèle messager, le « Violoniste du Diable », l’énigmatique virtuose Niccolò Paganini ?

Seul, évidemment, un pacte conclu avec le maître des enfers pouvait conférer à ce petit homme fragile cette exceptionnelle virtuosité digitale et cette mémoire capable de lui rendre instantanément disponibles les partitions les plus complexes, dont certaines, naturellement, ne devaient leur existence qu’à son génie diabolique.

Paganini à la guitare

Mais pour le diable, point de limite, point d’exclusive ! Son messager musicien, mandoliniste doué dès son jeune âge, maitrisait tout autant la guitare que le violon. Et si le violon exposait l’artiste à la lumière, la guitare demeurait son amour caché, réservé à ses loisirs et à ses amis.

C’est en hommage au génie du Paganini guitariste, sans pour autant oublier le compositeur des monumentaux « 24 Caprices pour violon » que Mario Castelnuovo Tedesco composa en 1935 le ‘Capriccio Diabolico’, opus 85, pour guitare seule.
Andrés Segovia, l’immense guitariste que l’on sait, qui lui avait suggéré l’idée de cette composition, en était le dédicataire.

🎼

Après une introduction plutôt pompeuse, arpèges et octaves dans un style ‘paganinien‘, exposant les thèmes à venir, l’oeuvre les développe en alternant passages de virtuosité et moments plus lyriques, ‘cantabile‘. Rien ne manque à l’évocation du Maître du XIXème, ni la force, ni l’expressivité… ni la technique.
Les références sonores aux compositions du célèbre violoniste apparaissent en chemin, ainsi la citation de la « Grande sonate pour guitare et violon »  ou celle de la très emblématique « Campanella » qui conclut la pièce.

Le diable danse sur les cordes du guitariste virtuose polonais

Marcin Dylla

« Capriccio Diabolico » op. 85 de Mario Castelnuovo Tedesco

Colère : un remède… beethovénien

Beethoven a vicié la musique : il y a introduit les sautes d’humeur, il y a laissé entrer la colère.

Emile Cioran – Sur la musique

Ludwig van Beethoven 1770-1827

Conseil capital pour tout être humain qui, pour une raison quelconque, se trouverait emporté par un accès de colère aussi soudain qu’irrépressible.

La procédure, pour être efficace, doit être suivie à la lettre.

    • Mettre sa plus belle robe ou son plus élégant costume
    • S’assoir devant un piano, à queue de préférence… et accordé, si possible
    • Prendre une profonde respiration, pas trop longue pour ne pas perdre l’énergie
    • Enfin, sans partition, jouer, sur un tempo all’ungharese (à la hongroise pour les français), et sans aucune fausse note – le détail est important – le Leichte Kaprize (léger caprice pour les français également) ou « Rondo a capriccio » en sol majeur, que Beethoven a composé en 1795
      Pour la petite histoire, cette pièce fut nommée par Schindler (non, pas celui de la « Liste », mais Anton Félix, le premier biographe de Beethoven)
                    Wuth über den verlornen Groschen ausgetobt in einer Kaprize
      (Colère à cause du sou perdu déchargée dans un Caprice, pour les français…).

On aimera peut-être, avant d’appliquer le remède, se souvenir de ce propos d’un musicologue français :

Cette pièce très singulière, pleine de force, de violence virile, peut être considérée comme l’exemple d’un certain humour beethovénien…

😊   🤗   🤓

 Il n’est pas interdit de s’inspirer de ce ‘tuto’ qu’a enregistré Olga Scheps

Nota Bene
Si l’un d’entre nous a trouvé ce conseil utile et surtout, s’il a pu en vérifier l’efficacité par lui-même, qu’il s’inscrive rapidement au prestigieux Concours international de piano Chopin à Varsovie !

Touches de couleurs

Palette de Picasso

En réalité on travaille avec peu de couleurs. Ce qui donne l’illusion de leur nombre, c’est d’avoir été mises à leur juste place. (Pablo Picasso)

Joseph Haydn (1732-1809)
Fantaisie en Ut majeur – Hob. XVII / 4
Capriccio 

Einav Yarden (piano)

Palette de Kandinsky

Les couleurs sont les touches d’un clavier, les yeux sont les marteaux, et l’âme est le piano lui-même, aux cordes nombreuses, qui entrent en vibration.  (Vassily Kandinsky)

Joseph Haydn (1732-1809)
Sonate No. 50 en Ré majeur – Hob. XVI 37
I. Allegro con brio