En souvenir du très douloureux 31 décembre 1979
A la mémoire de mon père
[…] De même et pour tous les jours d’une vie sans éclat, le temps nous porte. Mais un moment vient toujours où il faut le porter. Nous vivons sur l’avenir : « demain », « plus tard », « quand tu auras une situation », «avec l’âge tu comprendras ». Ces inconséquences sont admirables, car enfin il s’agit de mourir. Un jour vient pourtant et l’homme constate ou dit qu’il a trente ans. Il affirme ainsi sa jeunesse. Mais du même coup, il se situe par rapport au temps. Il y prend sa place. Il reconnaît qu’il est à un certain moment d’une courbe qu’il confesse devoir parcourir. Il appartient au temps et, à cette horreur qui le saisit, il y reconnaît son pire ennemi. Demain, il souhaitait demain, quand tout lui-même aurait dû s’y refuser. Cette révolte de la chair, c’est l’absurde.
Albert Camus – Le Mythe de Sisyphe –1942
La beauté comme une réponse à l’absurde...

« Der Tod und das Mädchen »
La jeune fille et la Mort
Quatuor à cordes en Ré mineur (D 810)
Transcription pour orchestre à cordes par Gustav Mahler
1. Allegro
2. Andante con moto
3. Scherzo – Allegro molto
4. Presto
Le 31 décembre, il y a 45 ans, "Elle" est venue... sans prévenir, n'est restée qu'une poignée de secondes... foudroyantes, puis est repartie... avec mon père. Sans musique ! Il l'aimait la musique.
Ce concert comme un caillou blanc sur sa tombe.
