Os mortos de sobrecasaca
Havia a urn canto da sala um album de fotografias intolerâveis,
alto de muitos métros e velho de infinitos minutos,
em que todos se debruçavam
na alegria de zombar dos mortos de sobrecasaca.
Um verme principiou a roer as sobrecasacas indiferentes
e roeu as paginas, as dedicatôrias e mesmo a poeira dos retratos.
Sô näo roeu o imortal soluço de vida que rebentava
que rebentava daquelas paginas.
Poème extrait de Sentiment du monde
(Sentimento do mundo) – 1940
Source :
Contre-jour – Cahiers littéraires
– Neuf poèmes inédits en français –
Traduits du portugais par
Maria doCarmo Campos et Michel Peterson
Les morts en redingote
Il y avait dans un coin de la pièce un album de photographies intolérables,
haut de plusieurs mètres et vieux de minutes infinies,
où tous se penchaient
dans la joie de se moquer des morts en redingote.
Un ver a commencé à ronger les redingotes indifférentes
et à ronger les pages, les dédicaces et même la poussière des portraits.
La seule chose qu’il n’a pas rongée c’est l’immortel sanglot de vie qui sourdait
qui sourdait de ces pages-là.


Tellement visuel…Et ça tient en quatre adjectifs bien choisis.
Merci Lelius.
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Tout simple et pleine cible ! J’aime tellement sa liberté de ton.
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Moi aussi.
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J’ai une affection pour cet auteur. La machine du monde est le livre que mon époux souhaitait avoir près de lui en fin de vie. Le seul et unique livre. Merci pour ce partage.
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Ce billet a manifestement attisé certains souvenirs en vous, puisse-t-il laisser poindre le sourire derrière les larmes.
Seuls, me semble-t-il, les poètes savent accompagner les derniers pas d’une existence. J’imagine volontiers que la liberté et l’ironie de Carlos-Drummond de Andrade aient pu alléger le coeur de votre époux jusqu’en ses derniers instants.
Approche et contemple les mots.
Chacun d’eux a mille faces secrètes sous sa face neutre
et te demande, sans égard pour la réponse,
pauvre ou terrible, que tu lui feras :
as-tu apporté la clé ?
(in « Recherche de la poésie »)
Merci de votre visite !
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Pour le sourire derrière les larmes, il l’a fait. Merci pour votre généreux retour et belle journée.
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