Pour Michel, Laurence et Vincent
Pour Maddie et Théo
Pour Ezra, pour Erwin
Avec Jean-Pierre et Babette
Avec tous les amis
Ce que les morts laissent aux vivants, c’est certes un chagrin inconsolable, mais aussi un surcroît de devoir vivre, d’accomplir la part de vie dont les morts ont dû apparemment se séparer, mais qui reste intacte.
François Cheng – « L’éternité n’est pas de trop » (2002)
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Pianiste : Béatrice Berrut
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Pour la première fois depuis le début de notre vieille amitié qui, pudique, ne veut plus afficher son âge, nous ne serons pas réunis pour un grand évènement de la vie de l’un des nôtres. Ainsi en a décidé la difficile situation actuelle.
Nous serons pourtant tous là, rassemblés en pensée autour de nos meilleurs et innombrables souvenirs communs, pour accompagner Françoise vers sa paisible éternité qu’elle mesurait, depuis quelque temps déjà, du regard serein des âmes belles.
Nous progresserons vers la lumière au rythme solennel et recueilli de cette « Consolation » de Franz Liszt : elle conduira notre émotion sur le sentier des âmes. Et, cheminant, nous évoquerons dans l’échange d’un triste sourire la profonde délectation que Françoise aurait eue – entre deux parts de pissaladière, n’est-ce pas ? – à en partager l’écoute avec nous.
Nous méditerons, à travers nos larmes, la sagesse du poète qui nous engage au « surcroît de vivre » que nous devons à ceux des nôtres qui rejoignent le Royaume.
Un autre grand poète qui, jadis, depuis l’estrade de nos professeurs, nous rudoyait de ses mystères, confiera à nos voix unifiées en un chœur de tendresse et d’amitié ses vers inoubliables qui traduiront notre profonde peine :
… Nessun maggior dolore
che ricordarsi del tempo felice
ne la miseria …
Il n’est pire douleur qu’un souvenir heureux en un jour de malheur.
(Dante – « l’Enfer » – Chant V, 121-123)
Quel magnifique hommage ! Je pleure bien sûr !
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