Larmes en beauté

Il faut des torrents de sang pour effacer nos fautes aux yeux des hommes, une seule larme suffit à Dieu.

On ne pourra pas dire que Chateaubriand aura emprunté cette image au Livre des Lamentations de Jérémie. Prophète dévasté par la réalisation de sa prophétie, la Destruction du Temple de Jérusalem, qui dans le texte biblique se plaint, lui, de ne pas avoir assez de larmes dans son corps pour pleurer ses pêchés et implorer le pardon divin. Chacun façonne le protocole de sa foi…

Johann Christoph Bach – cousin germain du père du grand Johann-Sebastian – compose sur les paroles éplorées de l’oracle un déchirant « lamento » pour voix d’alto et violon qui, une fois entendu, imprime à jamais nos émotions musicales et s’impose définitivement à notre mémoire.

« Ach, dass ich Wassers gnug hätte »
(Ah, que n’ai-je assez d’eau)

Christopher Lowrey (contre-ténor)
Ensemble Voices Of Music (San-Francisco)

Et par une voix de contralto :

Delphine Galou
Les Musiciens Du Louvre