Dans un siècle dont tant de livres disent les noirceurs alors que ne s’y opposent souvent que des simplismes à la ‘Coué’, l’œuvre de Dhôtel s’avance un peu seule et sans tapage vers cette raie de lumière sous la porte qu’il y a au fond de chacun de nous.
Jean Grosjean
Ode à la manivelle
Le joueur d’orgue
de barbarie monologuait :
« Puisque vous ne comprenez rien
je dois tout vous expliquer.
En haut de mes gammes les coquelicots
vers le milieu les bleuets
en profondeur les roses noires.
Mais les fleurs toutes ensemble
ne sont là que pour éclairer
les lignes vives de l’amour.
Sur la première portée
s’impriment les pieds nus
de la fille irremplaçable.
La seconde garde le reflet
de ses charmes et sourires
tandis qu’au fond de l’azur fin
après cent tours de manivelle
dans un silence apparaît
son ravissant corps dévêtu… »

in Poèmes comme ça (Editions Le temps qu’il fait)

