L’herbe écoute (17) – Tarentule /1

Une injonction vitale née d’une d’une croyance populaire ancrée dans la peur. Au Moyen Âge, dans la région des Pouilles en Italie, les paysans pensaient que la morsure de l’araignée tarentule (Lycosa tarentula) provoquait une maladie, le tarentisme. Ses symptômes : prostration, anxiété, douleurs et convulsions, capables de provoquer la mort. La seule manière d’en guérir, selon la tradition, était de se livrer à une danse frénétique jusqu’à l’épuisement total. Mais encore fallait-il, selon la légende, pour que cesse l’effet du venin, que la danse plût à la grosse bête.

La Tarentelle était née. Et pour accompagner cette frénésie de piétinements et de soubresauts destinés à mimer jusqu’à la transe les mouvements désordonnés de l’araignée, la musique. Indispensable musique et son rythme effréné porté par les tambourins, accordéons, guitares, fifres et autres mandolines.

L’effrayante tarentule trouvait ainsi sa voie royale vers la postérité, la grande porte de la musique. Avec le temps, les tarentelles populaires et campagnardes, perdant leur intention mystique originelle, deviendront musiques de fêtes, ballades sentimentales, parfois mélancoliques, sur des rythmes moins endiablés.
Cette danse entrainante, avec toutes ses variantes régionales, devenue l’expression de l’identité culturelle du sud de l’Italie, ne tardera pas à inspirer les compositeurs classiques – et chorégraphes – qui transporteront cette musique joviale et gaillarde des places de villages jusqu’aux salons huppés et aux scènes prestigieuses.

Une forme moins agitée de Tarentelle, plus mélodique et poétique. Pièce emblématique du répertoire populaire. Ses paroles en dialecte local, racontent une histoire d’amour courtoise et passionnée. C’est un dialogue entre un homme qui exprime son amour et sa souffrance, et la femme qui lui répond. La musique cherche à créer une atmosphère à la fois joyeuse et mélancolique, oscillant entre l’ardeur du désir et la tristesse de l’éloignement.

Tarentelle en scène

Tarentelle à la chambre

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Lelius

La musique et la poésie : des voies vers les êtres... Un chemin vers soi !

6 commentaires sur “L’herbe écoute (17) – Tarentule /1”

    1. Si l’on devait avoir honte de tout ce que l’on ne sait pas encore, on en mourrait ! Et, pensons qu’à l’heure dernière nous aurons appris si peu…

      Ne pas savoir c’est avant tout la promesse d’une richesse à venir, il faut s’en féliciter. J’ai connu beaucoup d’imbéciles qui savaient… ou qui le laissaient croire.

      Quelle dose de tonus dans cette musique ! Un plaisir.

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        1. Krishnamurti dont je lisais jadis les conférences avec un grand intérêt avait coutume de dire : « L’intelligence commence quand on dit ‘je ne sais pas.' »

          Je n’ai, depuis, jamais cessé de dire la phrase pensant que je mourrais moins bête… Mais maintenant que la sortie est proche j’ai encore mille fois plus de ‘je ne sais pas’. L’intelligence viendra donc post-mortem… Évidemment ! 🤓

          Aimé par 1 personne

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